Le continent américain connaît depuis déjà au moins deux décennies des bouleversements importants de ses institutions et de ses pratiques politiques ; il a été le théâtre de transformations majeures des rapports sociaux, économiques et politiques ; il a ainsi vu surgir de nouveaux mouvements citoyens et de nouvelles forces politiques, porteurs de projets politiques et sociaux novateurs.
En bref, ces modifications du caractère de nos institutions et de nos valeurs, remettent en question les façons de faire et de percevoir le changement politique. D’une part, les régimes politiques se sont transformés avec la démocratisation et la libéralisation des marchés et d’autre part, les enjeux de la participation et de la conception du bien public ont radicalement changé. Ces enjeux et projets inédits, autant locaux que transnationaux, sont à la fois le produit de nouveaux mouvements citoyens et leur inspiration ; les alternatives qu’ils proposent contribuent à redéfinir les contours du public et du politique au sein du continent. La recherche sur le sens et l’ampleur de ces véritables mutations est cruciale, autant pour les chercheurs que pour les praticiens.
Le Groupe de recherche sur les espaces publics et les innovations politiques (GREPIP) a pour mission de stimuler la recherche et la concertation de chercheur-es intéressé-es par la transformation des espaces publics et l’émergence des innovations politiques dans les Amériques ; et ceci, en vue de susciter des interventions, fondées sur une recherche rigoureuse, dans le débat public. La GREPIP cherche également à s’adjoindre des chercheur-es latino-américaines, et à développer des liens de travail avec des collègues de l’Europe et des États-Unis.
Le GREPIP a comme préoccupation centrale les diverses formes de reconfiguration du pouvoir et des espaces publics avec comme cadre les Amériques. Les mouvements sociaux nouveaux et anciens, dont les syndicats, participent de multiples façons à un ensemble de changements politiques et économiques, voire culturels, qui les dépassent et dont on saisit encore mal les contours et les implications : il importe donc de porter le regard sur les divers mouvements et luttes qui s’articulent sur le terrain du public ou qui ont pour enjeu la définition même du public. C’est à cette seule condition que ces acteurs pourront dessiner des stratégies novatrices pour leur propre renouvellement. La Chaire entreprend donc une série d’activités de recherche, de diffusion et de formation en lien avec sa problématique globale.