La Chaire UNESCO de développement curriculaire (CUDC) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a été créée en 2009 à l’UQAM par le Directeur général de l’UNESCO sur recommandation de la Commission canadienne de l’UNESCO et ses travaux sont orientés principalement vers l’ingénierie du curriculum. S’appuyant sur les travaux antérieurs de la Chaire (2009-2017), et de son ancien titulaire le professeur Philippe Jonnert, la Chaire été renouvelée par l’UNESCO en septembre 2017.
Prospectivement, la CUDC se propose ainsi d’aligner son programme de recherche avec le contexte international convoqué par le Programme de Développement Durable à l’horizon 2030 (UNESCO, 2016). Par conséquent, les travaux de la CUDC, pilotée par les nouveaux co-titulaires, les professeurs Patrick Charland et Stéphane Cyr, s’inscrivent non seulement dans la continuité des travaux précédents, mais s’orientent également vers des contextes particuliers, à savoir les systèmes éducatifs en contextes d’urgence ou de reconstruction.
Cette orientation nouvelle se justifie premièrement par le bilan du programme de l’Éducation pour tous (UNESCO, 2015a) qui a mis en exergue le fait que des millions d’enfants n’ont toujours pas accès à l’éducation, en raison de la nature et de l’ampleur des crises qui ont secoué plusieurs systèmes éducatifs au cours des dernières années. Les « conflits demeurent un obstacle majeur à la scolarité et une proportion importante et grandissante d’enfants non scolarisés vit dans des zones de conflit » (UNESCO, 2015b). La moitié des enfants non scolarisés vivrait ou aurait vécu dans un pays touché par une guerre (UNHCR, 2015a). De ce fait, l’Agenda 2030 pour le développement durable « reconnaît largement l’urgence de répondre aux besoins éducatifs complexes des populations touchées par des crises dans le contexte mondial actuel où de nombreux pays sont en situation de conflit, tandis que d’autres font face aux graves conséquences des catastrophes naturelles » (UNESCO, 2017). De plus, « on observe un nombre sans précédent de déplacements forcés de populations, ce qui pèse lourdement sur les systèmes éducatifs, si l’on considère qu’environ 50 % des enfants réfugiés et 75 % des jeunes réfugiés dans le monde ne sont pas scolarisés. Les groupes marginalisés, tels que les filles et les personnes handicapées, étant les plus touchés » (UNESCO, 2017).
Dans cette perspective, la communauté universitaire se doit d’étudier et de documenter les contextes éducatifs dans lesquels tant d’enfants évoluent. La Chaire UNESCO de développement curriculaire de l’UQAM constituera à cet égard un premier pôle de recherche en milieu francophone dans le champ de l’éducation en contextes d’urgence, de relèvement, de reconstruction et de développement. Ses travaux permettront de renforcer le corpus de données probantes et de soutenir les institutions et les praticiens, tout en facilitant la production et le partage des connaissances dans ce domaine.