Le Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation et l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke organisent de concert l’atelier de travail sur Le potentiel économique et politique des relations Canada-Brésil.
L’atelier a été annulé en raison du piquetage des étudiants.
Programme de l’atelier
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13h30
Mot de bienvenue
Michèle Rioux, professeure à l’Université du Québec à Montréal et directrice du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
13h35
Panel Coopération économique
Présidence : Olivier Dabène, professeur des Universités de Sciences Po, Président de l’Opalc
Carlos Moreira, professeur associé au Département de Théorie Économique, Université Fédéral du Ceará (Universidade Federal do Ceará)
Analyse de la croissance économique brésilienne
La réussite brésilienne en termes de croissance a entrainé des déséquilibres importants dans la balance de comptes courants. L’ampleur des entrées de capitaux, attirés par le différentiel très prononcé des taux d’intérêt et par la croissance économique, engendre un processus d’appréciation de la monnaie brésilienne, ce qui compromet la compétitivité du pays, malmenant l’industrie local et donc la création de l’emploi.
En effet, les données publiées par le ministère du Développement, de l’Industrie et du Commerce extérieur (MDIC) montrent une détérioration de la balance commerciale brésilienne au cours des quatre dernières années. La chute des excédents survient dans un contexte de croissance substantielle des exportations. Toutefois, le dynamisme des exportations résulte notamment de la demande exceptionnelle pour les matières premières. Ceci a augmenté la part des produits de base dans les exportations totales du pays. Le poids de ce segment a bondi de 22,6% en 2000 à 47,8% en 2011. En revanche, la part des produits manufacturés dans les exportations a chuté de 59,7% en 2000 à 36% en 2010. La chute reflète les difficultés de l’industrie manufacturière. En revanche, les importations deviennent excessives. Celles-ci se substituent pour (en) partie à la production locale.
Cette dynamique sape le poids du secteur industriel dans le produit intérieur brut et le degré de sophistication technologique des produits industriels manufacturés. Cela peut conduire à un processus de désindustrialisation. Ces déficits sont accentués par les sorties de capitaux liées au rapatriement des profits et des dividendes des multinationales, et les
paiements relatifs au service de la dette interne.
Edison Barreto, directeur, Département de relations internationales, Université Fédérale du Sergipe, Brésil
Examen de la politique commerciale du Brésil
À venir
Mathieu Arès, professeur, École de politique appliquée, Université de Sherbrooke et membre du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
L’investissement canadien au Brésil. Bilan et perspective
Comme en témoigne la visite l’été dernier du Premier-ministre Harper, le Brésil apparaît au haut des priorités du Canada en matière de commerce et d’investissement. L’économie politique internationale en générale et la reconnaissance des firmes comme acteurs centraux des relations internationales en particulier ont profondément et durablement modifié la compréhension des relations entre États. Nous sommes enclins à percevoir dans l’activisme des autorités canadiennes dans les Amériques l’expression d’une vision stratégique, qui tient compte de la globalisation des marchés et de la concurrence d’une part et du tissu industriel canadien d’autre part. L’hypothèse n’est pas sans rappeler le régionalisme asiatique où l’investissement direct, avant tout japonais, mais également et de plus en plus taïwanais, coréen, voire chinois, sont au cœur du processus intégratif et la création de chaînes de valeur extrêmement compétitive l’échelle régionale. Elle en diffère cependant sur un aspect important. Dans le cas canadien, la création des chaînes de valeurs et, sur cette base, l’augmentation des flux commerciaux à travers le commerce intra firme et intra branche semble constituer un élément beaucoup moins important de la stratégie, l’accès au marché et aux ressources constituant des éléments plus prioritaires. La présente communication fait un premier bilan. L’IDC au Brésil se développe rapidement : près de 400 entreprises canadiennes y seraient actives. Toutefois, au-delà de ses données de base, on connaît très peu le phénomène, les données sectorielles font particulièrement défaut. On sait cependant que le secteur minier, la banque ainsi que l’avionique seraient particulièrement bien représentées.
14h45
Panel Coopération politique
Présidence : Victor Armony, directeur de l’Observatoire des Amériques et membre associé au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Paul Haslam, École de développement international et mondialisation, Université d’Ottawa
Réflexion sur la coopération gouvernementale Brésil-Canada
À venir
Nicolas Foucras, directeur de la Faculté de Science Politique, Tecnológico de Monterrey, Mexique
Mexique et Brésil : deux modèles de politique économique étrangère pour l’Amérique latine
Il s’agit d’offrir une évaluation du processus d’insertion du Mexique dans l’économie mondiale en le comparant à la stratégie beaucoup plus pragmatique et responsable opérée par le Brésil au cours des dernières années. Le Mexique fait figure de laboratoire pour l’ensemble des autres pays émergeants en matière d’insertion accélérée vis-à-vis des économies dites développées. Aussi bien les objectifs de développement que la situation géographique ont rapidement fait du pays une plateforme au service du bon fonctionnement du marché global et plus spécifiquement de la compétitivité de l’économie étatsunienne ainsi que de sa sécurité nationale (Ojeda 2010 ; Gonzalez 2002).
L’hypothèse mise en avant est que le déficit de contrepoids nationaux, susceptibles de rééquilibrer le jeu de pouvoirs, constitue un important facteur explicatif de la perte de contrôle de l’État par rapport au destin national. Les policy-netoworks en charge de la prise de décisions, tout comme les organismes internationaux évaluant le niveau de compétitivité nationale, continuent à se baser sur les bons résultats macroéconomiques du pays depuis l’adhésion de celui-ci à l’ALENA ce qui consolide le maintien du modèle en vigueur (Ortiz Mena 2006). Cependant, les indicateurs évaluant les fondamentaux de l’économie mexicaine tendent à occulter les externalités dont souffre la plupart des secteurs sociaux, économiques et culturels du pays (Ortiz Wadygram 2012). La perte de gouvernabilité, la violence sociale, le flux migratoire, l’envolée de l’économie informelle, la croissante précarité, l’importante fragmentation sociale et familiale, la perte de souveraineté alimentaire et énergétique, etc. sont des indicateurs qui ne semblent pas remettre en question le modèle néolibéral défendu par l’exécutif mexicain (Baltodano 2006). Cette situation contraste avec le cas brésilien qui fait figure de puissance moyenne et de nation qui a su préserver le contrôle de son destin malgré son insertion dans l’économie globale (Ortiz Mena et Sennes 2005). En s’appuyant sur une stratégie de construction et d’institutionnalisation de nombreux contrepoids nationaux et internationaux, qui se reflète par un fort activisme étatique, le pays a réussi à conserver un équilibre de pouvoirs susceptible de consolider un modèle de développement stable bien plus orienté vers les besoins nationaux que vers les sollicitudes exprimées par les acteurs du marché global (Da Motta Veiga et Rios 2008). Le fait de privilégier l’autonomie dans la prise décisions et le renforcement de la capacité de négociation (Fernandez de Castro y Soares de Lima 2005) permet au pays de se démarquer des pays dits « périphériques » de l’économie internationale et de se positionner avec une plus grande crédibilité parmi de nombreux pays latino-américains ou au sein même du groupe des BRICS (Ojeda 2010). La construction d’un modèle commun au Mexique et au Brésil pourrait offrir une fenêtre d’opportunité en vue d’une réconciliation idéologique régionale.
Cependant, cette perspective s’avère beaucoup plus utopique que le discours le laisse croire et les récentes disputes autour du pacte automobile, seul véritable lien entre les deux pays, illustre bien le choc des visions étatiques fondées sur de profondes prémisses historiques et culturelles. La présentation se basera sur une étude à la fois conjoncturelle et structurelle afin d’apporter des éléments explicatifs pouvant aider l’auditeur à mieux saisir la construction du modèle de développement en Amérique Latine.
Hugo Loiseau, École de politique appliquée, Université de Sherbrooke
La politique étrangère du Brésil
La présentation a pour objectif de vérifier la cohérence de l’action de l’État brésilien, principalement dirigée vers l’extérieur grâce à sa politique étrangère et sa politique de défense, au cours des dix dernières années. Dans un contexte où les enjeux internes s’entremêlent de plus en plus régulièrement aux enjeux internationaux, voire transnationaux, que fait le Brésil afin de concilier diplomatie et défense ? En d’autres mots, est-ce que la politique de défense est subordonnée à la politique étrangère ou cette dernière est-elle largement autonome ? Comment ses deux politiques envisagent-elles les défis posés par la croissance économique du pays, la redistribution de la puissance à l’œuvre dans les Amériques et dans le monde et les enjeux de sécurité en provenance de l’étranger proche ? L’exposition des trois horizons de politique étrangère et des trois fronts de la politique de défense aidera à mieux saisir l’action du Brésil sur la scène internationale.
16h15
Conclusion
16h30
Remerciements
Mathieu Arès, professeur, école de politique appliquée, Université de Sherbrooke et membre du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation