À la faveur de la demande toujours croissante des métaux et minéraux,
l’industrie minière ne cesse d’étendre ses activités, vers des régions éloignées
des grands centres, souvent mal desservies en matière de services
publics et habitées par des populations parfois marginalisées. Cette expansion
amène une intensification des débats portant sur la responsabilité
sociale qu’ont – ou que devraient avoir – les entreprises extractives à
l’égard des communautés locales et nationales qui accueillent leurs projets
d’investissement. Ce mouvement n’est pas étranger au besoin de redéfinir
les formes d’encadrement de cette industrie de pointe ni à l’importance
d’ouvrir des espaces de débat sur cette question, surtout dans le contexte
de la libéralisation des économies et de désengagement des États.
Cet ouvrage propose un portrait de l’état des débats entourant
la responsabilité sociale des entreprises. Il présente un état des
lieux des stratégies des acteurs privés, publics et multilatéraux par
l’entremise d’études de terrain dans certains pays miniers d’Afrique.
En se penchant sur des initiatives qui ont comme objectif d’assainir les
pratiques minières au Ghana, au Mali et en République démocratique
du Congo, les auteurs soulignent l’importance de l’ouverture d’espaces
poli tiques par l’implication des acteurs auparavant exclus – communautés
locales et pouvoirs publics –, en promouvant une plus grande transparence,
la reddition de comptes, et l’accès à l’information. Car c’est à partir
de tels éléments, et notamment la participation des popu lations aux
processus de décision, de suivi et, si nécessaire, de re dres sement,
que les enjeux de légitimité des activités des compagnies pourront être
résolus de manière durable.
À propos des auteures
Bonnie Campbell est professeure d’économie politique au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM).
Elle est directrice du Centre interdisciplinaire de recherche en développement international et société (CIRDIS) et du Groupe de recherche sur les
activités minières en Afrique (GRAMA).
Myriam Laforce est titulaire d’une maîtrise en science politique, et chercheure au GRAMA, une composante du CIRDIS à l’UQÀM.
Cet ouvrage a été écrit avec la collaboration d’Abdulai Darimani, Gabriel Goyette-Côté, Amadou Keita, et Denis Tougas .