Lieu : A-1715, pavillon Hubert-Aquin, UQAM, métro Berri-UQAM
Heure : 10 heures à 12 heures 30
Carlos Moreira, professeur associé au Département de Théorie Économique, Université Fédéral du Ceará (Universidade Federal do Ceará)
Résumé
La réussite brésilienne en termes de croissance a entrainé des déséquilibres importants dans la balance de comptes courants. L’ampleur des entrées de capitaux, attirés par le différentiel très prononcé des taux d’intérêt et par la croissance économique, engendre un processus d’appréciation de la monnaie brésilienne, ce qui compromet la compétitivité du pays, malmenant l’industrie local et donc la création de l’emploi.
En effet, les données publiées par le ministère du Développement, de l’Industrie et du Commerce extérieur (MDIC) montrent une détérioration de la balance commerciale brésilienne au cours des quatre dernières années. La chute des excédents survient dans un contexte de croissance substantielle des exportations. Toutefois, le dynamisme des exportations résulte notamment de la demande exceptionnelle pour les matières premières. Ceci a augmenté la part des produits de base dans les exportations totales du pays. Le poids de ce segment a bondi de 22,6% en 2000 à 47,8% en 2011. En revanche, la part des produits manufacturés dans les exportations a chuté de 59,7% en 2000 à 36% en 2010. La chute reflète les difficultés de l’industrie manufacturière. En revanche, les importations deviennent excessives. Celles-ci se substituent pour (en) partie à la production locale.
Cette dynamique sape le poids du secteur industriel dans le produit intérieur brut et le degré de sophistication technologique des produits industriels manufacturés. Cela peut conduire à un processus de désindustrialisation. Ces déficits sont accentués par les sorties de capitaux liées au rapatriement des profits et des dividendes des multinationales, et les paiements relatifs au service de la dette interne.