Deblock, C. et M. Rioux, « Humaniser le commerce : avancées récentes en matière de travail dans les accords de libre-échange du Canada et des États-Unis ». Regards sur le travail, Vol. 6, no 1, automne 2009, pp. 2-18.
Les accords de libre-échange (ALE) sont loin de susciter
l’enthousiasme, en particulier celui des organisations syndi-cales. L’un des arguments évoqués est que la libéralisation des échanges favorise avant tout les entreprises. Ils laissent ainsi les travailleurs subir les contrecoups de ces ALE et de la mondialisation économique dont les mécanismes de régulation sont inefficaces ou tout simplement inexistants. On observe cependant que, depuis les années 80, les économies sont devenues de plus en plus ouvertes au commerce et à la concurrence, ce qui, en retour, a stimulé la croissance, les investissements et la productivité.
Toutefois, il en a aussi résulté de nombreux effets négatifs sur l’emploi et les revenus des travailleurs. Il est vrai que ce n’est pas le cas de tous les travailleurs, notamment ceux qui
occupent des emplois dans certains secteurs clés de la croissance, mais force est de constater qu’après avoir longtemps tenu un discours rassurant sur le commerce et minimisé les coûts d’ajustement en comparaison des avantages qu’il
apporte, les organisations internationales, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en tête, reconnaissent désormais avoir sous-estimé le problème qui menace aujourd’hui la liberté des échanges, voire le
système économique mondial.
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