APPEL À COMMUNICATIONS
Les partenariats transatlantique et transpacifique
à l’ère de l’interconnexion
Colloque international organisé par le Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM / UQAM), en collaboration avec le Centre de recherche européennes (CEDRE) de l’Université de Rennes 1 et la Faculté de Droit, Section de droit civil, de l’Université d’Ottawa
16 et 17 Novembre 2016 à Montréal
18 novembre 2016 à Ottawa
Mise en contexte
Trois partenariats d’une ampleur inédite prennent forme simultanément : le Partenariat transpacifique (Trans-Pacific Parnership), qui implique douze pays de l’Asie-Pacifique, dont les États-Unis ; le Partenariat économique régional élargi (Regional Comprehensive Economic Partnership), qui implique les dix pays de l’ASEAN et six pays d’Asie-Pacifique, dont la Chine ; et Partenariat transatlantique (Transatlantic Trade and Investment Partnership) entre les États-Unis et les 28 pays de l’UE. Parallèlement, les accords commerciaux continuent de proliférer, en Asie tout particulièrement, nouveau foyer du régionalisme. Le régionalisme et l’intégration régionale connaissent aussi un nouveau souffle en Afrique et en Amérique latine. Autre tendance : les partenariats Sud-Sud impliquant pays émergents et pays en développement rivalisent désormais avec les traditionnels partenariats Nord-Sud. Le Canada, de son côté, a conclu un accord économique et commercial global avec l’UE, est partie au partenariat transpacifique et négocie plusieurs accords, en Asie notamment.
Ces partenariats et accords participent, à un premier niveau, de l’approfondissement de la mondialisation, notamment en ce qui a trait au besoin de favoriser l’interconnexion des espaces économiques et de rendre les systèmes réglementaires interopérables. Il s’agirait donc d’une nouvelle génération d’accords commerciaux, qui présenteraient la particularité de viser l’interconnexion normative plutôt que l’intégration régionale. Et à un second niveau, plus géopolitique, ils participent de la multipolarisation du monde et, plus particulièrement, du déplacement de son centre de gravité économique vers l’Asie.
À ce jour, hormis des études d’impact, la plupart commanditées aux fins de la négociation, et celles de l’OMC sur les accords commerciaux préférentiels, aucune étude scientifique d’importance n’a été entreprise sur ces accords interrégionaux qui couvrent des domaines aussi divers que les services, l’investissement, la propriété intellectuelle, les normes du travail ou environnementales, la concurrence, les services financiers ou encore la reconnaissance des qualifications professionnelles. Les différences règlementaires sont souvent profondes et tiennent moins aux pratiques et habitudes administratives établies qu’aux philosophies économiques et approches politiques qui les sous-tendent. D’où la difficulté de résoudre les conflits commerciaux mais aussi cet enchevêtrement complexe de règles et l’image de bol de spaghettis qui s’en dégage. L’AECG entre le Canada et l’UE ouvre la voie et démontre qu’en dépit des obstacles, le rapprochement/négociation règlementaire est en marche. La programmation du colloque repose sur l’analyse du contenu normatif et du design institutionnel des accords commerciaux de nouvelle génération, dont les partenariats transatlantiques paraissent être le modèle. Partant de l’hypothèse selon laquelle ces accords offrent les meilleures perspectives d’interconnexion des économies, nous tenons à mieux saisir leurs éléments essentiels sur le plan juridique et institutionnel, de même que leurs implications tant sur les économies qu’ils couvrent que sur le système commercial multilatéral. Nous proposons trois questions centrales pour la discussion :
1) Peut-on parler d’une nouvelle génération d’accords commerciaux, et si oui, quelles en sont ses caractéristiques ?
2) À la lumière des négociations conclues ou en cours, peut-on parler d’une reconfiguration des espaces transatlantique et transpacifique ?
3) En quoi les nouveaux partenariats se démarquent-ils des accords antérieurs et sont-ils comparables entre eux en ce qui concerne l’investissement, les services, les nouveaux sujets de négociation ou encore la coopération ?
Les propositions de communications pourront porter sur l’étude comparative des régionalismes et trajectoires institutionnelles, en particulier en ce qui concerne les relations et négociations transatlantiques et transpacifiques. Les conférenciers partageront leur approche d’analyse tout en cherchant spécifiquement à dresser un état des lieux et à présenter des pistes d’analyse et de recherche pour comprendre :
1) l’évolution des processus de l’intégration vers les nouvelles dynamiques d’interconnexion dans les Amériques ;
2) les implications juridiques et institutionnelles ainsi que les nouveaux enjeux (coopération règlementaire, commerce-culture et transculturalité ; clauses sociales, droits humains, télécommunications et commerce électronique, propriété intellectuelle, investissements et règlement des différends …) liés à la reconfiguration des relations transatlantiques ;
3) les mises en perspective des expériences américaines, européennes et asiatiques et la comparaison des caractéristiques entre les accords antérieurs et les nouveaux partenariats.
Consignes pour soumettre une proposition :
Les propositions de communication doivent être envoyées à :
deblock.christian@uqam.ca
Elles seront ensuite soumises au comité scientifique pour évaluation. Chaque proposition doit inclure : 1) les informations d’identification des auteurs (prénom, nom de famille, fonction, institution de rattachement, adresse électronique) ; 2) le titre de la communication ; 3) cinq mots-clés ; 4) un résumé (entre 3000 et 4500 caractères, espaces compris) ; 5) les références bibliographiques mentionnées dans le texte.
Lancement de l’appel à communication : 15 mars 2016
Date limite pour l’envoi des propositions : 30 avril 2016
Réponse et notification aux auteurs : 15 mai 2016
Comité scientifique :
Christian Deblock, Professeur titulaire, département de science politique, UQAM (Canada)
Michèle Rioux, Professeure, département de science politique, UQAM (Canada)
Stéphane Paquin, Professeur, École nationale d’administration publique, ÉNAP (Canada)
Céline Lévesque, Professeure et doyenne, Faculté de droit, Section de droit civil, Université d’Ottawa (Canada)
Joël Lebullenger, Professeur émérite, Université de Rennes 1 (France)
Danielle Charles-Le-Bihan, Université Rennes 2 (France)
Programmation provisoire et organisation des panels
JOUR 1 – 16 Novembre 2016 (Montréal)
Matin : Les nouveaux partenariats – Mise en perspective
Panel 1 : Les Amériques : de l’intégration à l’interconnexion
Panel 2 : L’Union européenne face à la reconfiguration des relations transatlantiques
Après-midi : La comparaison des modèles institutionnels
Panel 3 : Le processus d’intégration européenne confronté aux nouveaux partenariats : aspects juridiques et institutionnels
Panel 4 : Les nouveaux accords transrégionaux : comparaison des expériences européennes et américaines
JOUR 2 – 17 novembre 2016 (Montréal)
Matin : Les nouvelles tendances économiques
Panel 5 : PME, développement économique et régional : effets des chaînes des valeurs sur les partenariats
Panel 6 : Économies émergentes et commerce international
Après-midi : Les nouvelles dimensions normatives
Panel 7 : Clause sociale, commerce et travail : Convergence ou confrontation de modèles ?
Panel 8 : La nouvelle donne numérique (The digital new deal) des deux côtés de l’Atlantique
JOUR 3 - 18 novembre 2016 (Ottawa)
Fin de matinée : conférence d’honneur sur les questions environnementales et le commerce
Après-midi :
Panel 9 : Règlement des différends liés aux investissements
Panel 10 : Plénière de clôture