Dès le début des années 1980, l’Argentine n’a pas échappée à la vague de libéralisation des marchés, de privatisations des sociétés d’État, de coupures dans les services publics et de mondialisation des échanges impulsée par le consensus de Washington. Prétextant la nécessité impérative du paiement de la dette extérieure, les grandes institutions financières internationales sous la coupe des gouvernements aux allégeances néolibérales et des firmes multinationales, ont imposé une série de prérogatives qui allait devenir le motus vivendi d’une nouvelle forme de gestion des États. Cette « bonne gouvernance » devait se traduire concrètement par la réduction des dépenses publiques et le développement économique à travers l’assouplissement des législations économiques nationales et internationales. En ce qui à trait au monde du travail, la réduction des facteurs pouvant contraindre la « création de richesse » (i.e. les luttes syndicales et sociales) devenait également nécessaire afin de ne pas entraver les mécanismes d’accumulation du capital à l’échelle internationale. C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’émergence d’un renouveau syndical en Argentine.