Les enjeux stratégiques entourant le programme Joint Strike Fighter (JSF ou F-35 Lightning II) sont cruciaux. Ces chasseurs-bombardiers sont en effet appelés à équiper l’ensemble des forces américaines (Army, Air Force et Navy) et certaines troupes alliées. Ils ont pour but d’assurer aux pays coalisés autour des États-Unis la supériorité aérienne sur les champs de bataille du 21ème siècle. L’importance du F-35 s’étend également aux dimensions industrielles du fait 1) du développement du programme en coopération avec des pays partenaires qui sont autant d’acheteurs potentiels (pour ne pas dire garantis) de l’appareil, ensuite, 2) de la réémergence progressive de capacités industrielles militaires concurrentes (en Chine et en Russie, par exemple) et, enfin, 3) du succès actuel des plates-formes européennes sur le marché international des avions de combat (en Inde, notamment). Le F-35 se veut un appareil qui creusera un peu plus l’écart avec les pays émergents et qui marginalisera la place des programmes européens rivaux de Saab AB (avec le Gripen), du consortium Eurofighter (avec le Typhoon) et de Dassault Aviation (avec le Rafale) sur ce segment du marché de la défense. Les ambitions, la forme coopérative du programme, la dimension technologique de la plate-forme, le nombre d’avions concernés (quelque 3 000 unités, dont plus de 2 400 pour les seuls États-Unis) et les coûts impliqués sont autant d’éléments qui, une fois combinés, font de ce programme une saga politico-industrielle dont les États- Unis ont le secret. Celle-ci ne va pas sans son lot de heurts, de revirements et de doutes.
Référence :
Yannick Quéau, « Le F-35 dans le contexte canadien : l’envolée des coûts et l’épineuse question du partage industriel », Fondation pour la recherche stratégique, 11 octobre 2011. Disponible en ligne : http://www.frstrategie.org/barreFRS....
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