Remadji Hoinathy, Max Planck Institute for Social Anthropology, Allemagne
Jeudi 24 novembre 2011 – 12h30-14h
Salle des Boiseries (J-2810), pavillon Judith-Jasmin, 405, rue Sainte-Catherine Est, Métro Berri-UQAM
Le Tchad est devenu un pays exportateur de pétrole depuis 2003, avec la mise en exploitation des gisements du bassin de Doba au sud du pays. Ces gisements se situent dans des zones rurales vivant essentiellement de l’agriculture, avec des revenus relativement limités. Avec le projet pétrole, le niveau des revenu a connu une augmentation brutale et momentanée grâce aux compensations financières versées par les compagnies pétrolières pour l’expropriation des terres et aux salaires payés à ce qui ont eu du travail dans le projet. C’est une situation inédite qui pose la question de savoir quels changements sociaux cet abrupt accroissement de la circulation du numéraire a occasionnés dans ces contextes ruraux. Se fondant sur des données empiriques collectées dans un des cantons de la zone pétrole, la présentation entend répondre à cette question en analysant les changements survenus dans les institutions sociales comme le mariage et la famille. Au-delà, de ces changements, la conférence s’attaque à la question générale de l’impact de l’industrie pétrolière sur les communautés sur les terroirs desquels coule le pétrole et qui doivent y ajuster leur mode de vie.
Remadji Hoinathy est né à Sarh (Tchad). Après un master en Socio-anthropologie (2002) à l’Université Catholique d’Afrique Centrale (Yaoundé Cameroun) il est rentré au Tchad où il a travaillé pendant 6 ans dans le domaine du développement avec des ONG locales et internationales. Depuis mars 2008, il est le coordonnateur exécutif du Centre de Recherche en Anthropologie et Sciences Humaines (CRASH-Tchad) et parallèlement, doctorant de l’Institut Max Planck d’Anthropologie sociale à Halle en Allemagne. Son projet de thèse porte sur « Pétrole et changement social au sud du Tchad ».