Groupe de recherche sur l’intégration continentale (GRIC), Chaier de recherche 98-9, décembre 1998.
Nous voulons aborder plus spécifiquement le cas du Mexique dans les pages qui
suivent. Il s’agira de voir quels liens il est possible d’établir entre l’ouverture commerciale du
pays encore récente, la croissance enregistrée depuis lors et les transformations du marché du
travail. Considéré pendant la décennie 1980 comme l’un des élèves les plus doués dans la mise
en oeuvre des méthodes libérales, le Mexique a en effet pris le pari de faire de son commerce
extérieur le principal axe de sa croissance économique, tournant politique majeur formalisé
1 Cité par. O. Sunkel.
2 Cité par A. O. Hirschman, Latin American Issues
4 Afef Benessaieh et Christian Deblock
avec son accession au GATT en 1986, à l’ALÉNA en 1993 et à l’OCDE l’année suivante. Le
Mexique mérite donc une attention particulière, ce qui nous permettra de poursuivre dans le
cadre de cet article une discussion qui avait été amorcée dans un texte précédent portant sur le
cas canadien (Deblock et Benessaieh, 1997). Dans ce texte, nous avancions deux hypothèses
de travail à savoir que, premièrement, il existerait un découplage entre les performances du
secteur extérieur et du marché domestique, dans le sens où le dynamisme du premier ne se
répercuterait pas significativement sur l’autre et ne contribuerait finalement que
subsidiairement à en alimenter la croissance. La seconde hypothèse avait trait à ce que nous
avions identifié comme étant les effets "systémiques" du libre-échange, faisant que
l’organisation de la production depuis la fin des années 1980 semblerait moins répondre aux
priorités nationales qu’aux stratégies plus régionales mise en oeuvre par les grandes firmes
pour réorganiser leurs activités dans le cadre d’un marché nord-américain intégré. Nous
reprendrons ces hypothèses exploratoires pour les appliquer au cas du Mexique.
(suite dans le document joint)