Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont toujours tiré les ficelles des
alliances en Asie. Ils y ont également joué un rôle de premier plan au niveau
économique et largement contribué à bien des « miracles économiques », ne serait-ce
qu’en ouvrant leurs marchés, en apportant capitaux et technologie ou en modernisant les
institutions. Leur présence a néanmoins toujours été ambiguë et les relations n’ont
jamais été aussi profondes qu’avec l’Europe, voire avec l’Amérique latine. L’Asie1 fait
partie de leur dispositif de sécurité et leurs entreprises y ont développé des partenariats
d’affaires comme partout ailleurs sur la planète, mais les relations ont toujours été
bilatérales, hiérarchiques et organisées en étoile (hub-and-spokes). D’abord pour
contenir la menace communiste, mais aussi pour contrôler les ambitions économiques
de leurs alliés. Tous les pays n’ont pas eu les mêmes égards que le Japon, la Corée du
Sud ou Taiwan, mais, en contrepartie de leur parapluie de sécurité, ils leur ont apporté
leur vision de la paix, de la démocratie et de l’économie de marché. Un certain équilibre
a néanmoins fini par s’établir et, pendant longtemps, chacun s’en est trouvé satisfait de
cette Pax americana qui a apporté une certaine sécurité, circonscrit les zones de conflit
et permis à plusieurs pays de trouver les voies de la prospérité malgré les nombreuses
entorses à la démocratie et à la liberté des marchés.
(Suite dans le document joint)