Phénomène inusité, l’année 2000 aura été année d’élection dans les trois pays de l’ALENA, soit le Canada, les États-Unis et le Mexique. Si les résultats sont connus pour le Canada et le Mexique, le méli-mélo constitutionnel aux États-Unis est loin d’avoir été résolu. Étant donné les délais nécessaires à la nouvelle administration présidentielle pour mettre en place son personnel politique et faire accepter les nominations par le Congrès aux postes clés, dont celui de représentant au commerce, on peut dores et déjà se demander si le Sommet de Québec qui doit faire prendre aux négociations en cours un nouveau tournant avec à la table des discussions les projets d’accord contenant les positions des uns et des autres, ne risque pas d’être quelque peu désorganisé par l’impréparation de l’équipe américaine, ce qui vient s’ajouter aux incertitudes créées par les évolutions de la conjoncture économique et politique dans nombre de pays d’Amérique latine. On se rappellera à cet égard que l’on n’a pas manqué de pointer du doigt la pathétique élection de Mike Moore à la tête de l’OMC et le manque évident de préparation des dossiers par l’organisation internationale comme ayant été l’une des causes de l’échec de la troisième conférence ministérielle à Seattle en décembre 1999. Toujours est-il que l’imbroglio qui règne actuellement aux Etats-Unis quant à l’issue du scrutin et le fait que, quel que soit le vainqueur, la présidence risque de sortir très affaiblie, tant vis-à-vis du Congrès que sur la scène internationale, tout cela est loin d’être de très bonne augure pour les négociations commerciales en cours ou à venir, surtout à un moment où les perspectives économiques sont pour les États-Unis beaucoup moins bonnes qu’elles ne l’étaient il y a un an et que, de son côté, la Banque des règlements internationaux évoque en termes feutrés mais clairs, l’existence d’un "malaise" sur les marchés financiers.
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