Bien que le fast-track ait enfin été accordé
au Président après plus de sept ans de refus
systématiques au Congrès, cela ne signifie
pas nécessairement que le processus
d’intégration économique hémisphérique en
soit pour autant relancé. D’un côté, la crise
phénoménale en Argentine laisse peser de
sérieux doutes quant au futur du Mercosur.
De l’autre, la liste des produits de
l’agriculture sur lesquels le Congrès des
États-Unis exige des restrictions spéciales
advenant tout accord commercial contracté
par l’administration Bush, correspond plus
ou moins aux produits pour lesquels
l’Argentine ou le Brésil auraient espéré un
meilleur accès au marché américain, tels le
blé et le soja. Fernando Cardoso aurait
d’ailleurs déjà déclaré que si les conditions
imposées par le Congrès au Président dans
l’attribution du fast-track étaient “lues au
pied de la lettre”, il n’y aura pas de Zone de
libre-échange dans les Amériques… De
plus, le fait que le Congrès ait fermement
exigé que tout accord commercial négocié
par le président doive nécessairement
inclure des considérations relatives aux
conditions de travail comme à
l’environnement (les fameuses clauses
sociales et environnementales) laisse
présager de sérieuses tensions dans les
prochaines discussions commerciales avec
notamment les pays d’Amérique latine et
d’Asie, fervents opposants à ces clauses…
Par ailleurs, les discussions sur
l’intégration hémisphérique ont été plus ou
moins suspendues en ce mois de décembre
pour laisser place à des thèmes d’une
priorité plus manifeste : la sécurité
internationale et régionale, la conjoncture
économique, et, bien sûr, la crise ouverte
dans laquelle a fini par plonger l’Argentine
(voir chronique thématique).
(Suite dans le document joint)