30 experts dressent le bilan et tracent les perspectives de l’intégration régionale en Afrique
1. Contexte
Plus d’un milliard d’habitants, soit 25% de la population mondiale à l’horizon 2030-2040 ; une institution pan-continentale (l’Union Africaine) fédérant 54 membres ; deuxième rang derrière l’Asie de l’Est pour la rapidité de la progression de son PIB pour 2015 : l’Afrique est-elle partie ? Difficile de confirmer, le bilan accablant que René Dumont (1962) dressa jadis, du moins en ce qui est de l’Afrique noire ; mais aujourd’hui l’Afrique semble rompre avec le passé. Serions-nous en train d’approcher le siècle de l’Afrique comme le rappelait le Président chinois Xi Jinping lors du sommet de Johannesburg de 2015 en citant Nelson Mandela, qui déclarait un jour : « Nous arrivons au siècle de l’Afrique, un siècle où l’Afrique aura sa place parmi les nations du monde. » (BBC, 2015) ?
Mais les défis existent, aussi bien internes que mondiaux. Ils vont de l’accès difficile aux services publics jusqu’à la menace voire le risque terroriste en passant par la prolifération des conflits internes, toutes choses qui pèsent sur la stabilité du continent et complexifient la gouvernance de ses affaires. Ces défis se conjuguent avec une conjoncture internationale, un ordre mondial et des rapports de forces défavorables au continent. Ainsi, en dépit de sa croissance, ce dernier présentait encore, du moins d’après les chiffres de 2013, un tableau sombre avec seulement 1,5% du PIB mondial, 2% du commerce mondial et de 2 à 3% des investissements directs étrangers (IRES, Paris 2013). De plus, le commerce interafricain reste encore faible, alors que l’intérêt pour le régionalisme ne se dément plus dans ce continent qui regorge de huit Communautés économiques régionales (CER).
Y faisant face, l’UA a adopté l’Agenda 2063, lequel retient l’intégration du continent comme sa deuxième aspiration majeure : un continent « politiquement uni ». Au-delà de cette perspective cinquantenaire, les trajectoires antérieures et les évolutions récentes de l’intégration régionale africaine méritent un temps d’arrêt pour jeter un regard rétrospectif sur les acquis et de se projeter sur l’avenir, à la lumière d’un état des lieux.
C’est l’objet du présent numéro spécial de Interventions Économiques piloté par le Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Le numéro « spécial Afrique » entend faire le point sur l’intégration régionale en Afrique, cinq décennies après la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et 15 années après la naissance de l’Union Africaine (UA).
2. Objectifs
Le numéro spécial vise plusieurs objectifs :
- contribuer à améliorer la connaissance sur l’intégration régionale en Afrique ;
- faire le point sur les régionalismes et leur impact sur la compétitivité du continent ;
- situer les économies africaines au sein de l’économie mondiale ;
- faire le suivi des efforts en matière d’intégration africaine ;
- repérer les opportunités et les menaces inhérentes tant aux contextes national (aspirations au statut d’émergence) et régional qu’à l’environnement mondial ;
- évaluer les acquis en termes de bien-être et de qualité de vie des populations ;
- identifier et faire connaître les meilleures pratiques ;
- tracer des perspectives à moyen ou long terme pour l’émergence et l’intégration africaine.
3. Thématiques à analyser
Plusieurs thématiques sont suggérées pour assurer une diversité et une complémentarité entre les textes. Elles sont présentées sous cinq axes : les domaines et secteurs de l’intégration régionale, les grands enjeux de l’intégration régionale, les processus d’institutionnalisation et de régulation dont elle fait l’objet et l’insertion des dynamiques régionales africaines dans la gouvernance mondiale.
4. Directives de soumission de propositions
Les sujets acceptés feront l’objet d’articles rédigés conformément à quelques directives : un maximum de 2000 mots, soit trois pages et demi, en double interligne, Police Times New Roman 12.
5. Calendrier
- 17 octobre 2016 : Appel à propositions et communications avec les auteurs pressentis
- 28 novembre 2016 : date limite pour soumettre un sujet (150 mots) avec la notice biographique de l’auteur
- 12 décembre 2016 : communication de la liste des 30 sujets retenus
- 31 janvier 2017 : dernier délai de réception des manuscrits
- 1er - 28 février 2017 : Révision des textes
- 31 mars 2017 : Publication du numéro spécial
6. Direction et communication
Christian Deblock, Professeur, UQÀM
Charlie Mballa, Chercheur associé, CEIM/UQÀM
Issiaka Mandé, Professeur, UQÀM
Nous vous remercions, par avance, de l’intérêt que vous accorderez à notre invitation. Pour toute communication relative à ce projet, veuillez vous servir de l’adresse suivante : charlie.mballa@enap.ca