Résumé
Le Guatemala n’en finit plus d’être en transition vers la démocratie. Durant la guerre civile qui a duré de 1960 à 1996, le terrorisme d’État y a fait plus de 200 000 morts parmi une population d’environ 11 millions d’habitants-. Dix ans après la signature des Accords de paix entre le gouvernement et l’Unión Nacional Revolucionaria Guatemalteca, 6000 personnes sont assassinées chaque année dans ce pays d’Amérique centrale. Loin de s’améliorer, la situation empire : le Guatemala menace de sombrer dans l’ingouvernabilité.
La présente chronique cherchera à présenter un exemple de comportement de la communauté internationale, dans un contexte où des intérêts économiques entrent en contradiction avec les impératifs de la construction démocratique dans une société post-conflit. Après avoir effectué une description des relations houleuses entre la communauté internationale et les gouvernements précédents, il s’agira de montrer comment l’arrivée du gouvernement d’Oscar Berger a donné lieu à un changement de ton, ainsi qu’à un réaménagement des priorités et des pratiques de la coopération. Il sera en outre question de voir comment la promotion d’intérêts économiques pousse certains pays, dont le Canada, à modifier profondément leur position face à la société civile. Nous verrons ensuite que le Guatemala est pourtant aux prises avec une grave détérioration de l’État de droit qui transcende les changements de gouvernement et qui entache l’ensemble de ses relations commerciales. Nous conclurons avec un survol peu encourageant des options qui sont offertes aux Guatémaltèques dans le cadre du processus électoral actuel.