RÉSUMÉ
Cet article analyse l’institutionnalisation de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans le contexte de l’extraction des ressources en Colombie, et particulièrement le rôle joué par le langage des droits de la personne dans ce projet normatif. Nous soutenons que cette « RSE dans une perspective de droits de la personne » construit une nouvelle « raison d’État publique-privée » aux conséquences disciplinaires pour la société colombienne et qu’elle pourrait contribuer à déstabiliser les régimes d’exigibilité des droits. Plutôt que de concilier les impératifs des droits humains et les forces du marché, nous concluons que l’institutionnalisation de la RSE pourrait plutôt être conceptualisée comme le projet de groupes puissants exploitant stratégiquement les forces de la mondialisation.
ABSTRACT
This article analyses the institutionalisation of corporate social responsibility (CSR) in the context of resource extraction in Colombia and the use of human rights language in this normative project. We argue that “rights-based” CSR constructs a new “public–private reason of state” that has disciplinary implications for Colombian society and might contribute to destabilising existing regimes of rights enforcement. Rather than reconciling human rights imperatives and market forces, we conclude, CSR institutionalisation might best be conceptualised as the result of powerful groups strategically harnessing the forces of globalisation.
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