« Le 27 octobre, le Premier ministre canadien Justin Trudeau annulait sa venue au sommet Canada-UE qui devait être marqué par la signature de l’AECG (Accord économique et commercial global, conclu entre son pays et l’Union européenne), en raison de l’opposition au projet de la région belge francophone de Wallonie. Trois jours après, Européens et Canadiens signaient finalement l’accord. Comment expliquer que ce dernier ait failli capoter au dernier moment ? Quels étaient les enjeux de cet accord ?
C. Deblock : Tout le monde savait très bien que ce serait difficile. Le processus de ratification en Europe est extrêmement compliqué. Au départ, on pensait plutôt que les problèmes viendraient du côté canadien, notamment à cause des provinces. Nous sommes dans une situation paradoxale. L’Union européenne (UE) avait demandé à ce que les provinces soient à la table des négociations, ce qui a été fait. Le processus a donc été correctement mené. Les provinces se sont d’ailleurs beaucoup impliquées dans les négociations, et en particulier le Québec, qui a le plus poussé avec la France pour cet accord UE/Canada.
Du côté de Bruxelles, plusieurs problèmes ont surgi. D’abord, disons-le, les négociateurs canadiens mais aussi européens ont sous-estimé la complexité et la difficulté d’un processus de ratification qui engage une foule d’acteurs, les États, les parlements, le Parlement européen, etc. Je pense également que Bruxelles a surtout été préoccupée par la dimension internationale de ces négociations. C’était important pour Bruxelles de réussir et surtout, de faire reconnaître par le Canada un certain nombre d’éléments que l’on retrouve habituellement dans les accords commerciaux que signe l’UE. »
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