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Élections présidentielles au Pérou : L’élection du « moindre mal »


Le 10 avril 2011, les péruviens seront appelés aux urnes pour les élections présidentielles. Le choix se resserre autour de cinq candidatures : Luis Casteñada, l’ancien maire de Lima ; Keiko Fujimori, fille de l’ancien président Alberto Fujimori ; Pedro Pablo Kuczynski, ancien ministre de plusieurs cabinets ; Alejandro Toledo, ancien président (2001-2006) ; et Ollanta Humala, ex-militaire, candidat antisystème et nationaliste.

Contexte politique

L’élection du 10 avril est la troisième depuis la fin du régime d’Alberto Fujimori (1990-2000) qui marqua grandement l’espace politique péruvien. Selon la thèse de Carlos Ivan Degregori, son régime fut marqué par l’antipolitique, soit le dénigrement de toute activité politique au profit de la technique, de l’efficacité et le pragmatisme. Le système de partis, le congrès, les mouvements sociaux et syndicaux furent discrédités pour une bureaucratie et un système clientéliste axé sur la personnalité du Chino, Fujimori.[i] Alors que pour plusieurs, le fujimorisme est perçu comme une rupture dans la tradition péruvienne, Degregori y dénote plutôt l’exagération de ce qui existait déjà.

La présidence de Toledo (2001-2006) représenta une transition vers la démocratie. Toledo s’activa afin de réformer le système politique et l’ouvrir à une plus grande participation, tout en conservant le modèle économique intact. En effet, l’appareil autoritaire de Fujimori avait amorcé un cycle modernisateur néolibéral axé sur le « développement » du Pérou en un État moderne et ouvert sur le libre marché. La privatisation des services publics, des entreprises d’État et des ressources naturelles continua.

Toledo s’efforça plutôt de remédier à l’image de répression qui avait marqué la lutte contre la subversion de Fujimori, en particulier les escadrons de la mort (tel que le Groupe Colina). Cependant, la fragmentation sociale causée par la lutte antiterroriste ne se limitait pas à ces interventions musclées. La lutte contre la subversion fut aussi marquée par le discrédit constant des mouvements sociaux, la répression des secteurs populaires, la militarisation quotidienne et des opérations de contrôle préventif. Les partis politiques, les groupes sociaux, les syndicats avaient été remis en question et leur emprise comme vecteurs sociaux fut effacé à la fois par l’imposition du néolibéralisme et la militarisation de l’espace social.[ii]

Ainsi, c’est une population fragmentée, désarticulée et désorganisée qui élit la candidature plutôt centriste d’Alejandro Toledo en 2001. Dès 2002, l’ouverture politique et l’appel à la participation se heurta au statu quo économique. Alors que le gouvernement se disait plus ouvert que le régime qui le précédait, la pauvreté ne cessait d’augmenter alors que l’économie battait son plein. C’est à Arequipa que s’organisa la première mobilisation de masse au Pérou après Fujimori en opposition à la privatisation des entreprises de production électrique d’Arequipa (EGASA) et du Sud (EGESUR). Les mobilisations prirent une tournure inespérée, la population se rallia en grand nombre. Après de graves affrontements, le gouvernement décréta l’État d’urgence pour 30 jours et chargea l’armée de rétablir l’ordre. Ceci n’y changea rien, finalement, après près d’un mois de protestation, le gouvernement suspendit la vente des entreprises.[iii]

Cette manifestation, connue sous le nom d’Arequipazo, démontre un changement dans le répertoire des activités mobilisatrices et des capacités des groupes sociaux. Cependant, elle s’est heurtée à un dur constat : l’ambigüité du gouvernement Toledo face au régime de Fujimori, entre la rupture et la continuité. Cette ambigüité permit le développement d’un mouvement contestataire localisé, mais désuni face aux politiques nationales. Ce qui explique que contrairement à l’Équateur ou à la Bolivie, ces mouvements ne se traduisirent pas par des partis politiques ou des candidats vedettes.

Élections 2006 : Alan Garcia, la politique d’exclusion

Les liens avec le fujimorisme furent renforcés avec l’élection d’Alan Garcia de l’APRA en 2006 contre le candidat ethno-nationaliste Ollanta Humala. Cette campagne fut caractérisée par un discours d’exclusion mutuelle où chaque candidat s’affirmait le représentant d’une frange politique exclusive. Garcia s’arrogeait la population « évoluée », moderne et s’affirmait le seul représentant démocratique, alors que Humala se voulait le candidat des pauvres, indigènes et opprimés, un candidat antisystème et favorable au changement. Ce type de représentation discursive rappelle fortement les pratiques politiques au Venezuela entre Chavez et l’opposition libérale, à la différence que le candidat des pauvres au Pérou se retrouve cantonné à l’opposition.[iv]

Ces discours où chacun des candidats s’approprient une part de l’électorat et se présentent comme seuls capables de les représenter brisent le lien qui peut exister dans l’arène politique où le débat doit s’effectuer sur des enjeux communs. Au lieu de cela, le langage politique péruvien a été emprisonné dans un discours d’exclusivité de la représentativité par Humala, et un discours raciste et d’exclusion par Garcia. Au nom de la stabilité et de la croissance économique, Garcia s’est permis de dénigrer une part de la population et de l’exclure de « la population utile et intelligente ». Alors qu’Humala présentait plutôt un discours et des thèmes où l’adversaire ne serait pas autorisé à parler au nom des exclus.

Ainsi, alors que le Pérou se libérait de l’absence de politique vécu sous Fujimori dû à la violence de ses politiques et ses pratiques de technocratie, les deux candidats au sommet de la présidentielle de 2006 ont reproduit cette absence de politique en privant le Pérou d’une arène de débat où les deux forces en présence auraient pu structurer leur langue politique autour d’enjeux et non plus autour d’antagonismes destructeurs. Ce type de discours manichéens prive l’adversaire de son statut : celui d’adversaire.[v]

Du coup, le rapport ami/ennemi est irréconciliable et détruit le politique. Pour la population indigène péruvienne et les mouvements sociaux, ce double rapport d’exclusion est un échec. Depuis sa réélection, Garcia a utilisé la population indigène comme exutoire de ses échecs et comme explication du sous-développement du Pérou. Plutôt que de procéder à une intégration pour courtiser une population exclue, les politiques de Garcia favorisent une exclusion plus violente encore et un appel à l’action à travers des moyens autres que l’arène politique, la démocratie et la « modernisation ».[vi]

Ce discours d’exclusion s’est concrétisé en un resserrement des politiques gouvernementales envers les contestataires, la remilitarisation des interventions auprès des mouvements sociaux et la montée d’un discours ouvertement raciste, rappelant le discours utilisé par Fujimori contre les groupuscules subversifs des années 1990 (entre autres, le Sendero Luminoso et le mouvement Tupac Amaru).[vii] Au courant de l’année 2007, le gouvernement Garcia adopta 11 décrets qui criminalisèrent la mobilisation sociale et les mouvements sociaux. Ces décrets insérèrent l’occupation de locaux, le blocage de route, la manifestation et la perturbation de services publics dans la définition d’« extorsion » qui, dans le code criminel péruvien, fait parti de la catégorie « crime organisé ». Du coup, les moyens de pression utilisés par les mouvements sociaux sont mis sur le même pied que le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et le terrorisme. Les peines de prisons furent augmentées de 4 mois pour blocage de route à une peine allant de 5 à 25 ans.[viii] Les contestataires sont jugés comme des éléments indésirables qui empêchent la libéralisation accrue du marché, moteur de la modernisation du Pérou.

Étant catégorisés au même titre que les groupes terroristes, les mouvements sociaux sont maintenant assujettis à une surveillance et répression accrue de la part des forces policières et armées. Cela ne les a pas empêché d’être actifs au courant des dernières années. Au mois d’avril 2010, il y avait plus de 179 conflits sociaux en cours, soit 22 fois plus qu’au début du mandat d’Alan Garcia en avril 2006.[ix] Cette recrudescence des mouvements sociaux va de pair avec le renforcement des mesures néolibérales.

Élection 2011 : L’élection du moins pire

Pour l’élection présidentielle de 2011, cinq candidats se démarquent sans toutefois être confirmés pour le deuxième tour. Les sondages démontrent que tous les candidats ont eu depuis août au moins une fois la tête du palmarès, certains perdant leur avance en fin de campagne (Castañeda, Toledo), d’autres remontant rapidement la pente dans les derniers mois (Humala, Kuczynski), tandis que Keiko Fujimori conserve les mêmes appuis. En date du 4 avril 2011, les sondages ne permettent pas de savoir qui accédera au second tour, mais assurent tout de même qu’aucun candidat n’obtiendra les 50% assurés à une élection au premier tour.[x]

Pour Ernesto de la Jara[xi] ceci s’explique par le peu de différences qui existe entre les candidats. Les options proposées ne sont ni enthousiasmantes, ni suffisant originales pour permettre de distinguer entre les candidats. Seul Humala propose un programme qui ne se situe pas nécessairement dans la continuité, mais son bilan en tant que chef de l’opposition ne lui confère pas un prestige suffisant pour que son programme attire les électeurs. D’ailleurs, d’après de la Jara, l’opposition d’Humala au « système » laisse parfois entendre qu’il ne s’opposerait pas uniquement à l’économie libérale, mais aussi à la démocratie. Rien pour donner confiance aux électeurs indécis.

Keiko Fujimori, Fuerza 2011 : La fille de son père, la mère du Pérou

L’accueil de la candidature de Keiko Fujimori est plutôt mitigé. Pour plusieurs Péruviens, son père fut un dirigeant efficace, qui permit au Pérou de sortir d’une crise inflationniste et terroriste. L’approche clientéliste et « post-idéologique » qu’avait adoptée Alberto Fujimori lui a valu l’allégeance de beaucoup de paysans qui ont bénéficié de ses mesures à l’époque. De plus, seule candidate du top 5 à se présenter à la tête d’un parti plutôt qu’une alliance, la vitesse avec laquelle elle a su monter un parti, accumuler un budget électoral et lancer sa campagne dans toue le pays démontre qu’elle compte de forts appuis parmi les élites locales. Tout comme son père qui bénéficiait de l’appui d’élites diverses, à la fois provinciales et urbaines, médiatiques et paysannes, Keiko Fujimori peut compter sur cet héritage. Tout comme le veut la tradition fujimoriste, ce parti est temporaire, non institutionnalisé et représente davantage un mouvement qu’une véritable organisation partisane.

Mais cet héritage est à double tranchant. Alberto Fujimori est aussi accusé de corruption, violation des droits humains et ses réformes économiques ont laissé plus d’un citoyen dans l’ombre. Ainsi, Keiko tente à la fois de s’approprier l’image de politicien du concret de son père et de renouveler son image autour d’elle-même et ce qui peut la différencier de l’ancien régime. Elle joue beaucoup sur le fait d’être une femme. Loin de présenter un discours féministe, elle défend plutôt le rôle traditionnel féminin, se présentant comme une mère de famille rassembleuse, empathique et capable de faire des sacrifices.[xii]

Au niveau organisationnel, elle reprend les méthodes de son père. Son parti n’est pas institutionnalisé, il ne représente qu’une coquille pour l’élection de 2011. Les principaux artisans de sa campagne sont de sa famille ou des proches de l’ancien régime. De nouvelles têtes apparaissent aussi, sans pourtant démontrer une rupture idéologique ou technique. Quant au programme du parti, il se résume à des promesses quantitatives, des axes sans projet à long terme. « Le fujimorisme, ce sont plus de trois mille écoles construites, plus de cinq mille kilomètres de routes, des postes médicaux, des hôpitaux, et l’eau potable et l’électricité pour des millions de péruviens. »[xiii]

Ollanta Humala, Gana Peru, Prise 2 : aura-t-il appris de 2006 ?

Keiko Fujimori n’est pas la seule à devoir composer avec les idées et actions politiques de sa famille. Même s’il était présenté en 2006 comme un candidat « outsider », Ollanta Humala vient d’une famille politiquement active qui se démarque par un discours ethno-nationaliste, et qui propose un projet national de type déterministe où l’appartenance ethnique quechua et aymara et son poids démographique sont au centre de la réorganisation sociale, politique et économique péruvienne.[xiv]

En 2000, le général Ollanta Humala et son frère, le major Antauro, tentèrent un coup d’État contre Fujimori, dénonçant son illégitimité vu les problèmes sociaux et nationaux et le contexte de la dernière élection. En se positionnant ainsi, les frères Humala se posèrent comme des justes, même si le coup d’État failli, ils furent perçus comme des défenseurs de la Patrie et furent libérés à la suite de l’exil de Fujimori. Antauro tenta une autre insurrection en 2005, cette fois en opposition aux politiques néolibérales de Toledo. L’assaut se termina par la mort de 4 policiers, 2 réservistes et 3 civils. Son mouvement politique[xv] fut démantelé à la suite de 297 arrestations et Antauro fut condamné en 2009 à 25 ans de prison.

Mais déjà, Ollanta se détachait des positions du reste de sa famille. Tentant le plus possible d’éviter un discours raciste, Ollanta promeut tout de même une valorisation de la nation « cuivrée »[xvi]. Pour ce faire il se revendique à la fois de l’indien peuple et de l’indien classe selon la typologie de Pierre Beaucage.[xvii] En effet, dans son discours il fait appel aux indigènes sociaux, ceux qui ont une culture différente de la société dominante et qui ne se représentent pas dans le développement actuel. Il fait appel aux thèmes traditionnels de gestion morale du cosmos, se voulant plus écologiste et respectueux de la vie. Mais en même temps, il parle au nom d’une classe sociale, les paysans, les prolétaires, les pauvres, qui ne sont pas uniquement indigènes. Ceux-là viennent davantage trouver écho auprès des groupes sociaux, des organisations de travailleurs et unissent ensemble leurs forces autour d’un représentant en rupture avec le capitalisme.

Cela ne lui permit toutefois pas de gagner les élections de 2006. Il est peu populaire en milieu conservateur (en particulier dans le Nord du Pérou et à Lima). Ses votes se concentrent dans les milieux ruraux, les groupes sociaux et les zones à forte densité quechua. Sa défaite de 2006 au deuxième tour (par seulement 5%) serait attribuable selon Degregori au manque d’organisation et la faiblesse de son parti.[xviii] Au cours des dernières années, il aurait travaillé à rassurer la population, modérer son image et surtout structurer son organisation politique.

Luis Castañeda, Solidaridad Nacional, de maire à président ?

En tant que maire de Lima de 2002 à 2010, Castañeda s’est bâti une forte réputation de politicien diligent auprès des liméens. Il a assuré la réfection des quartiers populaires, bâti des centre sanitaires gratuits, rénové les espaces publics du centre ville et assurer un plan d’urbanisme pour la mégapole du Pérou de 10 millions d’habitant (le tiers de la population). Malheureusement, ses travaux et réalisations ne sont pas connus à l’extérieur de la capitale. [xix]

Castañeda a un autre défi. À Lima, il est connu sous le sobriquet de « El Mudo », le muet. Se contentant de dire que ses gestes parleront pour lui, il n’articule pas de programme politique ou d’idées novatrices. Il promet de faire de grands travaux pour le Pérou, mais pour l’instant il n’a rien pour appuyer sa candidature.[xx]

Alejandro Toledo, Peru Posible, le retour de « el Cholo » (le Métis)

Ancien président de la république de 2001 à 2006, il est principalement connu pour avoir rétabli l’État de droit au Pérou et pour avoir soutenu une croissance économique. Cependant, les mouvements sociaux se rappelleront probablement aussi la privatisation des services publics et la libéralisation de l’exploitation des matières premières. Il se présente comme un candidat centriste, porteur de continuité sans pourtant appuyé les idées de son prédécesseur.

Dans un pays où les élections sont centrées sur les leaders et non les idées, son comportement frivole au cours de son mandat de président pourrait décourager certains. Il avait été marqué par des scandales familiaux et pour avoir augmenté considérablement le salaire de la présidence. Quel président les électeurs se rappelleront ?[xxi]

Au courant des derniers mois, ses appuis ont chuté au profit d’Humala et Kuzcynski. Il reste toutefois dans les favoris, cette course de 5 candidats avec près de 20% d’appui chacun.

Pedro Pablo Kuczynski (PPK), Alianza por el gran cambio, l’économiste orthodoxe

Sa candidature en a surpris plus d’un. Ancien ministre sous les gouvernements de Fernando Belaunde (en 1966 et en 1980), d’abord comme gérant de la Banque Centrale, puis comme ministre de l’Énergie. Il se présenta enfin comme ministre de l’Économie sous le gouvernement de Toledo (2001-2006) où il termina en tant que président du Conseil des ministres. Pendant son exil aux États-Unis, il travailla comme chef de la planification et des politiques de la Banque Mondiale, et ensuite comme président de la Banque First Boston.[xxii]

De loin, le candidat le plus proche des élites économiques, PPK se présente comme un technocrate mature à la tête d’une alliance de partis arc-en-ciel. Les contradictions de sa formation politique seront difficiles à concilier s’il atteint le pouvoir, mais on ne peut lui reprocher de cacher son programme : une économie forte, libéralisée, vouée à la modernisation du Pérou. Un candidat au programme sans surprise, sinon le fait qu’il se présente.[xxiii]

Perspectives

Ces élections ne sont ni excitantes, ni prometteuses. Il nous est impossible aujourd’hui de prédire le résultat du premier tour. Ainsi, les cinq candidats peuvent prétendre à leur chance d’atteindre le second tour. Si Humala paraît se distinguer par certaines de ses positions, il tente pourtant de recentrer son image. Contrairement à 2006, il n’a pas dominé toute la campagne pour la perdre en second tour. Ses appuis sont plus incertains. Keiko Fujimori pourrait brouiller les cartes si elle atteint le second tour. Dans tous les cas, l’élection présidentielle de 2011 semble être une élection du « mal menor »[xxiv].

Écrit par Philippe Lapointe, assistant de recherche de la Chaire Nycole Turmel

La chaire Nycole Turmel met à votre disposition ces quelques liens pour continuer votre réflexion sur les élections présidentielles au Pérou et les mouvements sociaux péruviens.

1) Gustavo Pastor, Perú : rumbo a las elecciones presidenciales, Pérou 2011 : Observatoire electoral, Science Po Paris, Janvier 2011. En ligne :
http://www.opalc.org/web/index.php?option=com_content&view=article&id=745:peru-rumbo-a-las-elecciones-presidenciales-&catid=180:perou-2011-observation-electorale&Itemid=211

Présentation des nouvelles règles électorales adoptées par le congrès afin de réduire l’accessibilité à l’éligibilité électorale et renforcer les contrôles financiers. Selon l’auteur, ces nouvelles règles ont favorisé la création d’alliances partisanes plutôt que de petits partis ce qui expliquerait qu’il n’y aie que onze candidat-es (au lieu de 20 en 2006), dont sept à la tête d’alliances pluripartisanes.

2) Doris Buu-Sao, Antoine Courmont et Adriana Urrutia, Pérou : Les configurations partisanes au prisme des élections (2010-2011), Pérou 2011 : Observatoire électoral, Science Po Paris, Juin 2010. En ligne :
http://www.opalc.org/web/index.php?option=com_content&view=article&id=614:perou-les-configurations-partisanes-au-prisme-des-elections-2010-2011-&catid=180:perou-2011-observation-electorale&Itemid=211

Portrait de la scène politique péruvienne à la veille des élections. Les auteur-es expliquent le développement du système électoral péruvien dans la dernière décennie suite à la fin du régime de Fujimori. L’article comporte un aperçu de chacune des formations politiques majeures, ainsi que les défis à venir et les variables des élections présidentielles.

3) THÉTREAULT, Maryse, « Mouvement ethno-nationaliste au Pérou et élections générales 2006 », La Chronique des Amériques, Observatoire des Amériques, Juin 2006, No. 22. En ligne :
https://ceim.uqam.ca/db/spip.php?page=article-oda&id_article=2794

L’auteure analyse le deuxième tour des élections de 2006 dans un contexte de polarisation entre les candidats Alan Garcia et Ollanta Humala. Elle se penche principalement sur les mouvements ethnonationalistes associés à la famille de Humala et du discours progressiste et raciste d’Alan Garcia.

4) El Mundo, Portail sur les élections péruviennes du journal espagnol El Mundo. En ligne : http://www.elmundo.es/america/elecciones/elecciones-peru/

Tour d’ensemble des principaux candidats, des enjeux, analyses et bilan de la présidence d’Alan Garcia.

5) La Republica, Portail sur les élections péruviennes du journal le plus lu au Pérou. En ligne :
http://www.larepublica.pe/elecciones2011/
Couverture des élections par le principal journal péruvien. Résultats des sondages quotidiens, analyses des plateformes électorales, commentaires des personnalités publiques péruviennes et excellent ligne du temps sur la progression des intentions de vote.
À voir aussi les résultats des sondages :
http://e.larepublica.pe/image/2011/abril/03/pe01.jpg

El Comercio, Portail sur les élections péruviennes du journal conservateur péruvien. En ligne :
http://elcomercio.pe/elecciones/

6) BRUCKMAN, Monica, « Que les Péruviens pauvres arrêtent de quémander ! » Le Monde diplomatique, Septembre 2009, pages 16-17. En ligne
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/09/BRUCKMAN/18107

Article sur la polarisation de la scène politique péruvienne, l’exclusion discursive des peuples indigènes et des mouvements sociaux, ainsi que l’intensification des moyens de répression et des politiques d’exclusion au Pérou.

7) De la Jara, Ernesto, « 4 ½ (García) = -10 », Ideele, Revista del Instituto de Defensa Legal, No 204, 2010. En ligne :
http://www.revistaideele.com/idl/node/818

Bilan du dernier mandat de García et perspectives par rapport aux candidats de la présidentielle 2011. L’auteur poste un constat mitigé face au passé et aux perspectives futures. Selon lui, les 5 dernières années se caractérisent par une croissance économique, jumelée à une croissance de la pauvreté, le désengagement de l’État dans la gestion des ressources naturelles et une alliance avec le fujimorisme. Cependant, les candidatures à la présidentielles de 2011 ne lui apparaissent pas plus reluisantes. À quand un Pérou avec des élections où l’électeur n’aura pas à choisir le « mal menor » ?

8) VERGARA, Alberto, Perú, el reino de la incertitdumbre, Foreign Policy en español, Avril 2011. En ligne :
http://www.fp-es.org/peru-reino-de-la-incertidumbre

L’auteur présente les élections péruviennes, la scène politique et l’incertitude qui existe quant au résultat. Il remet en question l’idée de candidats « outsider ». Enfin, il présente deux perspectives de second tour en comparant avec les expériences boliviennes et péruviennes.

9) ARCE, Moises, The repolitization of collective action after Neoliberalism in Peru, University of Miami Press, 2008, Latin American Study, 50:3. 27pp. En ligne :
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1548-2456.2008.00021.x/pdf

À travers une étude des différentes mobilisations péruviennes de 2000 à 2004, principalement celles de 2002 à Arequipa, Moisés Arce présente comment la libéralisation politique du régime dans la transition de Fujimori à Toledo a contribué à ouvrir les espaces publics et permettre la collectivisation des moyens de pression et la repolitisation de la population péruvienne.

10) Débat présidentiel :
Première partie : http://www.youtube.com/watch?v=orwvVdpCIOc
Deuxième partie : http://www.youtube.com/watch?v=BEbyZROixdE&feature=related
Troisième partie : http://www.youtube.com/watch?v=wQIKGL_1Iik&feature=related

11) Ramón Pajuelo Teves, Pérou : Crise politique permanente et nouvelles protestations sociales, RISAL, mai 2005. En ligne :
http://risal.collectifs.net/spip.php?article1381

Étude des mouvements sociaux antilibéraux au Pérou et leur lien avec l’ouverture démocratique, que l’auteur associe davantage avec un vide politique, une incertitude quant au véritable pouvoir des élus.

12) ARDITO VEGA Wilfredo, PEÑAFIEL GARRETA Rocío, PINEDO TORRES Katya, « Serios peligros para los derechos humanos. Los 11 decretos del gobierno de Alan García », APRODEH (Asociación Pro Derechos Humanos), Lima, août 2007. En ligne :
http://www.aprodeh.org.pe/criminilizacion/documentos/folletocriminalizacion.pdf

Rapport de l’Associación Pro Derechos Humanos au sujet des décrets législatifs promulgués le 22 juillet 2007 par le gouvernement d’Alan Garcia. Un processus jugé discriminatoire et criminalisant la contestation sociale. Ils incluent les actes de protestation (blocage de route, manifestation publique, perturbation de services publics, occupation de locaux) dans la définition d’extorsion. Selon le code criminel péruvien, l’extorsion est un crime organisé au même titre que le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et l’enlèvement.
Matériel d’information de la campagne No a la criminalizaciòn de la protesta social de l’APRODEH : http://www.aprodeh.org.pe/criminilizacion/index.html
Rapport de la Defensoria del Pueblo au sujet des décrets du 22 juillet 2007 : http://www.defensoria.gob.pe/modules/Downloads/informes/defensoriales/informe_129.pdf

[i] DEGREGORI, Carlos Ivan, « La década de la antipolítica. Auge y huida de Alberto Fujimori y Vladimiro Montesinos », Instituto de Estudios Peruanos, Lima, 2001.

[ii] Ramón Pajuelo Teves, Pérou : Crise politique permanente et nouvelles protestations sociales, RISAL, mai 2005.

[iii] ARCE, Moises, The Repolitization of Collective Action after Neoliberalism in Peru, University of Miami Press, 2008, Latin American Study, 50:3. 27pp.

[iv] Voir le texte de PENAFIEL, Ricardo, « Venezuela entre ‘hordes chavistas’ et ‘opposition terroriste’, in CORTEN, André, CÔTÉ, Anne-Élizabeth (dirs), La violence dans l’imaginaire latino-américain, Paris/Québec, Karthala/PUQ, 2008 : 289-304.

[v] Idem, p. 304.

[vii] Le discours « El síndrome del perro del hortelano » est considéré comme un des plus marquants de la politique du gouvernement Garcia. Il y expose un discours néolibéral, antiécologiste, raciste et antipaysan. http://elcomercio.pe/edicionimpresa/html/2007-10-28/el_sindrome_del_perro_del_hort.html

[viii] De la Jara, Ernesto, « 4 ½ (García) = -10 », Ideele, Revista del Instituto de Defensa Legal, No 204, 2010

http://www.mininter.gob.pe/contenidos/archivos/200711131755560.DECRETOS%20LEGISLATIVOS%20Ley%20Nro.%2029009.pdf?cat=5&sub=7&web=4219

[ix] Doris Buu-Sao, Antoine Courmont et Adriana Urrutia, Pérou : Les configurations partisanes au prisme des élections (2010-2011), Pérou 2011 : Observatoire électoral, Science Po Paris, Juin 2010

[x] http://e.larepublica.pe/image/2011/abril/03/pe01.jpg
[xi] De la Jara, Ernesto, « 4 ½ (García) = -10 », Ideele, Revista del Instituto de Defensa Legal, No 204, 2010

[xii] FUJIMORI, Keiko, entretien réalisé avec le quotidien Trome, Lima, 9 mai 2010.

[xiii] Blog de Fuerza 2011, 19 mai 2010. Cité dans Doris Buu-Sao, Antoine Courmont et Adriana Urrutia, Pérou : Les configurations partisanes au prisme des élections (2010-2011), Pérou 2011 : Observatoire électoral, Science Po Paris, Juin 2010.

[xiv] THÉTREAULT, Maryse, « Mouvement ethno-nationaliste au Pérou et élections générales 2006 », La Chronique des Amériques, Observatoire des Amériques, Juin 2006, No. 22. P.5.

[xv] Le mouvement était nommé Ethno-cacériste et était de tendance nationaliste. Mouvement politique basé sur l’image d’Andres Avelino Caceres (1836-1923), un général quechua, héro de la guerre du Chili de 1879 et 1883 et ex-président du Pérou de 1886 à 1890.

[xvi] En référence aux Quechuas.

[xvii] BEAUCAGE, Pierre, « Éclatement de l’imaginaire de l’indianité : discours et acteurs contemporains », in CORTEN, André, MOLINA, Vanessa, GIRARD-LEMAY, Julie (dirs), Les frontières du politique en Amérique Latine : imaginaire et émancipation, Paris, Karthala, 2006, p.171.

[xviii] Entrevue avec Carlos Ivan Degregori, Revista Ideele, 21 avril 2010.

[xix] VERGARA, Alberto, Perú, el reino de la incertitdumbre, Foreign Policy en español, Avril 2011.

[xx] De la Jara, Op. Cit.

[xxi] Vergara, Op. Cit.

[xxii] http://www.ppk.pe/

[xxiii] De la Jara.

[xxiv] Moindre mal.

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