Au cours des dernières années, le maintien de la paix robuste a fait l’objet d’une grande attention, particulièrement dans le contexte des discussions sur la protection des civils. Que signifie le maintien de la paix robuste sur les plans conceptuel et opérationnel ? Quelles sont les capacités requises pour que l’ONU accomplisse cette tâche avec succès ? Et quels sont les risques potentiels ?
Malheureusement, la discussion manque souvent l’essentiel. Comme Richard Gowan et Benjamin Tortolani l’ont fait remarquer à juste titre (Cf. Robust Peacekeeping : The Politics of Force, p.49), le débat actuel entourant le maintien de la paix robuste est soit « légaliste », soit « irréaliste ». Dans le premier cas, les interrogations s’attachent à des nuances d’ordre linguistique – dans les mandats du Conseil de sécurité ou dans les concepts d’opération et les règles d’engagement du DOMP. Or, si ces questions de nuance ont de l’importance au siège de l’ONU et dans les capitales, elles ont beaucoup moins de pertinence pratique sur le terrain. Dans le second cas, il est question de modifier les règles d’engagement et d’accorder une plus grande capacité offensive pour que les missions puissent imposer la paix.
Nous soutenons plutôt que la clé d’un mandat de maintien de la paix « robuste » réalisable et crédible repose sur l’obtention d’un consensus politique entre les États membres et passe par une plus large participation à la prise de décisions et à la mise en oeuvre opérationnelle, de même que par le renforcement des arrangements relatifs au commandement et au contrôle.
*Ce texte est une traduction de la version anglaise publiée en décembre 2009 par le Center on Interntional Cooperation de New York dans le document intitulé « Robust Peacekeeping : The Politics of Force ».
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