La pensée libérale classique a entretenu deux mythes, celui de la concurrence
parfaite et celui du libre-échange. Elle a aussi affirmé leur complémentarité ; les
bénéfices du libre-échange dépendant de l’existence d’une concurrence parfaite au
niveau des espaces nationaux, et vice-versa. Toutefois, dès la fin du 19ième siècle, les
effets de l’échange marchand sur l’organisation économique n’étaient pas exactement
ceux que les économistes libéraux avaient à l’esprit en construisant leurs modèles
théoriques et mathématiques. Sur le plan national, un processus de monopolisation
menaçait la concurrence, et sur le plan international, les politiques nationales orientées
sur la sécurité nationale et le développement industriel révélaient les problèmes de
mise en oeuvre du libre-échange. Devant ces réalités, l’idée d’un ordre libéral spontané
a cédé la place à celle de faire intervenir certaines règles au niveau national et au
niveau international pour préserver le libre fonctionnement des marchés. Ainsi
s’explique le développement du droit de la concurrence au niveau national et les
initiatives internationales pour favoriser la libéralisation des échanges.
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