Depuis le 1er octobre 2007, le premier commandement militaire unifié pour l’Afrique des États-Unis (AFRICOM) est officiellement opérationnel, depuis Stuttgart où se situe son quartier général temporaire. En effet, Washington n’a toujours pas trouvé d’hôte africain qui lui convient pour installer son siège et sa création a été accueillie avec un certain scepticisme. Preuve de l’engagement stratégique croissant de l’administration Bush sur le continent africain depuis le 11 septembre 2001, le but officiel de l’AFRICOM est d’aider à prévenir la guerre par le renforcement des capacités militaires africaines et par l’assistance humanitaire. Comment dès lors expliquer l’inquiétude dont ont fait part récemment la presse africaine, la société civile et bon nombre d’africanistes ? L’une des explications réside dans la stratégie de plus en plus controversée que Washington met en œuvre en Afrique et ce, surtout dans la Corne dite élargie de l’Afrique (Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan). Cette stratégie procède d’une lecture singulière de l’Afrique (définie comme menace) dans la lutte menée par Washington contre le terrorisme et se traduit par une approche militarisée, dont nombre d’observateurs soulignent les contradictions. [...]
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