L’une des missions de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) est de produire des recommandations politiques (policy briefs) à l’intention des décideurs en présentant certaines problématiques internationales sous l’œil de nos expert.e.s, chercheur.e.s universitaires et diplomates en résidence.
Le présent document de recommandations vise à exposer les enjeux de la gouvernance des données pour le Canada et le Québec, face au développement accéléré des technologies numériques sous l’impulsion des firmes multinationales technologiques. Il s’intéresse à la question des capacités opérationnelles et régulatoires des gouvernements canadien et québécois à exercer une souveraineté numérique face à la puissance des acteurs privés transnationaux.
Nous avons donc le plaisir de vous présenter ce sixième document de recommandations politiques de l’IEIM, qui porte sur les enjeux de souveraineté numérique, en pièce jointe.
Auteurs
Brice Armel Simeu
Michèle Rioux
Luc Dandurand
Résumé exécutif - Les enjeux de souveraineté numérique face au pouvoir transnational des big tech : Recommandations au Canada et au Québec
La globalisation connait des transformations profondes avec le développement du numérique, les progrès de l’intelligence artificielle, de l’infonuagique et l’avènement des réseaux de communication 5G pour la téléphonie mobile. L’interdépendance des économies nationales cède place à l’interconnexion des espaces économiques, désormais organisés en réseaux d’échanges transnationaux. Des volumes vertigineux de données (big data) circulent à l’échelle globale, transportés par des câbles sous-marins intercontinentaux de télécommunication. Les firmes multinationales du numérique (big tech) essentiellement américaines, souvent désignées par le sigle « GAFAM » et chinoises désignées par le sigle « BHATX », sont les acteurs structurants de ces mutations.
Ce document de recommandations politiques examine les avenues d’actions possibles pour le Canada et le Québec, face aux défis de gouvernance posés par les big data. Il explore les modalités d’exercice de la souveraineté numérique par les États, au sein d’un cyberespace multi-acteurs, soumis aux intérêts de puissance, et en quête de sécurité collective. L’analyse débouche sur la formulation de dix recommandations à l’intention du Canada et du Québec.