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Romain Lecler est Professeur au département de science politique et chercheur au Centre d’étude sur la mondialisation et l’intégration (CEIM)

Une contre-mondialisation audiovisuelle ou comment la France exporte la diversité culturelle

Le livre est paru le 20 juin 2019 aux Presses de l’université Paris-Sorbonne


Résumé

La réussite de CNN International, le succès financier croissant des blockbusters d’Hollywood à l’étranger ou la diffusion des séries américaines sur les télévisions du monde entier : ces phénomènes ont incité à parler, dès les années 1980, d’une mondialisation audiovisuelle. Celle-ci est sans conteste dominée par les entreprises américaines. Mais des diplomates français ont réagi et initié très tôt une politique de « contre-mondialisation » audiovisuelle qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

Plusieurs chaînes de télévision transnationales, à commencer par TV5 en 1984, ont alors vu le jour. Une cinquantaine de spécialistes de la télévision et du cinéma sont apparus dans les ambassades françaises – expérience qu’aucun autre pays étranger n’a imitée. Le soutien aux exportations de cinéma et de télévision a aussi permis de mobiliser durablement les professionnels français de l’audiovisuel.

Face à la domination américaine, cette politique de contre-mondialisation a misé sur la diplomatie de la diversité culturelle plutôt que sur le box office international. Elle s’est tournée vers d’autres pays dominés dans la mondialisation audiovisuelle, comme les pays francophones, associés à TV5, ou les pays dits « du Sud », dont les cinéastes sont accompagnés par les professionnels français du scenario jusqu’aux salles d’art et d’essai, en passant par le festival de Cannes. Asghar Farhadi, Abderrahmane Sissako, Jia Zhangke, Rithy Panh, incarnent, avec bien d’autres, un « cinéma du monde » qui puise ses racines en France.

Menée sur quatre continents, cheminant des bureaux du ministère des Affaires étrangères jusqu’aux marchés audiovisuels cannois, cette enquête s’appuie sur plusieurs dizaines d’entretiens avec des diplomates, des dirigeants de chaînes et des exportateurs de cinéma et de télévision. Elle raconte l’invention de cette politique française originale et méconnue, au moment même où sa pérennité semble menacée par Netflix et les géants du numérique.

Romain Lecler

Professeur au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal et chercheur au Centre d’étude sur la mondialisation et l’intégration (CEIM), Romain Lecler a travaillé en thèse sur la mondialisation audiovisuelle et il s’intéresse désormais à la mondialisation commerciale, à travers deux enquêtes sur les acteurs de la négociation des accords commerciaux internationaux et sur les organisateurs de marchés, foires et salons internationaux. Il mène également une recherche collective sur les carrières des femmes diplomates au ministère des Affaires étrangères. Il est l’auteur de Sociologie de la mondialisation (Paris, La Découverte, 2013) et a coordonné le Guide de l’enquête globale en sciences sociales, sous la direction de Johanna Siméant (Paris, CNRS Éditions, 2015).

Pour acheter le livre : https://sup.sorbonne-universite.fr/catalogue/philosophie-et-sciences-sociales/lintelligence-du-social/une-contre-mondialisation-audiovisuelle.


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