Résumé :
Après avoir examiné l’économie politique de la solidarité arabe, cette analyse explore un facteur théorique fondamental pour comprendre la relation entre la solidarité arabe et le développement de la politique commerciale du Conseil de Coopération du Golfe. Le cadre conceptuel de l’État rentier développé par Mahdavy (1970) et plus tard par Beblawi et Luciani (1988) soutient que l’économie d’un État rentier dépend des revenus tirés d’une rente externe, ce qui crée une désintégration du secteur manufacturier et un exode des capitaux vers les pays industrialisés. Par conséquent, les relations économiques avec les pays industrialisés sont plus importantes que l’accès au marché régional afin de garantir une multitude de partenaires économiques ainsi qu’un accès aux produits manufacturés des pays industrialisés. C’est pourquoi, selon la théorie de l’État rentier, l’augmentation spectaculaire de la richesse pétrolière a grandement diminué ou même détruit toute possibilité de sérieuse intégration panarabe. Cela dit, l’objectif principal de cette analyse est d’étudier empiriquement la structure des exportations, des importations et des investissements du CCG dans le cadre plus large des politiques commerciales du Conseil de coopération du Golfe afin de clarifier l’idée que la rente pétrolière sert le développement économique de la région au nom de l’unité de la nation arabe.
Mots-clés : État rentier, Golfe, politiques commerciales, intégration, nationalisme