L’échec de la Conférence ministérielle de Cancún ne fut pas une grande surprise. La surprise est venue du fait que le Brésil soit non seulement parvenu à regrouper autour de lui une coalition de 19 pays en développement, dont la Chine, l’Afrique du Sud et l’Inde, tous bien déterminés à tenir tête à l’alliance de circonstance entre les États-Unis et l’Union européenne sur les questions agricoles, mais aussi qu’il ait su jouer la carte de la négociation constructive, au point qu’on était, aux dires de tous les observateurs, très proche d’un accord. Le Brésil a su profiter des silences du groupe de Cairns sur la proposition conjointe des États-Unis et de l’Union européenne pour avancer ses pions et afficher davantage encore ses ambitions d’être un acteur majeur sur la scène internationale. D’ailleurs, les gains importants survenus lors de la Conférence ministérielle de Doha en septembre 2001 laissaient déjà présager de tels résultats car le Brésil avait réussi à y jouer un rôle de tout premier plan, avec l’Afrique du Sud et l’Inde, dans le compromis sur les médicaments génériques. Sur d’autres questions également, notamment les règles devant encadrer les investissements, les marchés publics, la concurrence et les services.
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