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Problématique

La Révolution d’Octobre 1917 fut sans doute l’événement qui a le plus durablement marqué le XXème siècle. Elle signifia, pour ses auteurs, rien de moins le rejet de l’ordre ancien, et entraîna possiblement la plus grande secousse sismique du système interétatique et l’ordre juridique international que l’Histoire ait connu. Certes, l’URSS et ses alliés échouèrent à internationaliser la Révolution, mais tout au long de ce que nous avons appelé la Guerre Froide, l’alternative soviétique et les gouvernements qui s’en sont inspirés ont suscité de profondes oppositions politiques, économiques et sociales, et ce aux quatre coins du globe.

Quel bilan peut-on en faire et qu’en reste t-il aujourd’hui ? C’est la question centrale que les chercheurs invités à ce colloque international s’adresseront.

Avec la chute de l’URSS, beaucoup se sont empressés de ne plus voir, dans l’héritage de cette Révolution, autre chose que son échec total et final. Or, la détermination avec laquelle l’Ukraine s’est récemment attelée à la tâche de déboulonner les monuments et d’éradiquer les traces topographiques associés aux révolutionnaires de 1917 montrent bien que le narratif jadis construit par l’URSS ne laisse pas indifférent. Même si leurs dirigeants ne s’en réclament plus que de façon très diffuse, l’influence du passé révolutionnaire soviétique se fait d’ailleurs encore toujours sentir. On pense au Vietnam, à la Corée du Nord, ou à Cuba, mais surtout à ce grand État appelé à devenir prochainement la première économie mondiale : la Chine. La mémoire de la Grande Révolution y est-elle toujours vivante ? L’alternative socialiste qu’elle a portée est-elle vraiment vouée à une disparition prochaine ?

En Russie, cette question se pose encore. Malgré plusieurs promesses de s’en défaire, le mausolée de Lénine occupe à ce jour un espace plus que symbolique sur la « Place rouge » de Moscou, et le Parti communiste forme encore aujourd’hui la principale force d’opposition au Parti Russie Unie de Vladimir Poutine. Les fantômes de la Révolution ne risquent-il pas de revenir ébranler ce pouvoir sous lequel s’est creusé un fossé gigantesque entre les oligarques et les travailleurs ?

Au sein des démocraties libérales, deux idées fortes associées à cette révolution de 1917 sont encore mobilisées dans les combats politiques. La première, critique d’un capitalisme mondialisé, générateur d’inégalités spectaculaires dans la répartition de la richesse à l’échelle locale et planétaire, trouve échos sous diverses formes, que ce soit au sein des groupes altermondialistes ou des manifestants du mouvement Occupy Wall Street. La seconde, qui exalte le volontarisme militant des masses comme instrument de transformation sociale, inquiète les pouvoirs désireux de reproduire un ordre juridique qui accorde à l’État le monopole de la violence légitime, à plus raison dans la mesure où les médias sociaux semblent faciliter diverses mobilisations populaires anti-systémiques. Quelles leçons la gauche militante tire-t-elle aujourd’hui de cette expérience révolutionnaire et du rôle de la superpuissance déchue qui s’en réclamait ?

Coïncidant avec le centième anniversaire de la Révolution, ce colloque sera l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur son sens et sa portée contemporaine, tant régionale que mondiale. Les spécialistes de l’ex-URSS et de la Chine, ainsi que les experts des mouvements révolutionnaires d’ailleurs sont invités à y examiner l’état des lieux et à analyser l’articulation des pratiques représentationnelles que la Révolution et son idéologie génère aujourd’hui, en comparant d’une part comment celles-ci ont évolué depuis leurs origines, et d’autre part comment elles différent d’un endroit à l’autre, à la fois entre les différents groupes sociaux et les acteurs du système international.

Comité organisateur

  • Jacques Lévesque, professeur émérite au département de science politique, UQAM
  • Yann Breault, chargé de cours à la Faculté de science politique et de droit, UQAM
  • Isaac Aubin, étudiant à maîtrise en relations internationales et droit international et coordonnateur de l’Observatoire de l’Eurasie du CEIM

Modalités de soumission

  • La proposition de communication comprendra un titre, trois à cinq mots-clés, un court résumé (2 000 signes), et une brève présentation de l’auteur (nom, coordonnées, affiliation institutionnelle).
  • La proposition doit être envoyée, en document attaché (Word), aux membres du comité organisateur : Jacques Lévesque (levesque.jacques@uqam.ca), Yann Breault (breault.yann@uqam.ca) et Isaac Aubin (aubin.isaac@courrier.uqam.ca)

Calendrier

  • 21 mai 2017 : date limite pour l’envoi de la proposition de communication.
  • 1 juin 2017 : sélection des communications et notification aux participants.

Comité scientifique

  • Olga Alexeeva, professeur au département d’histoire, UQAM
  • Domique Arel, professeur à l’école d’études politique, Université d’Ottawa
  • Rémy Bachand, professeur au département de sciences juridique, UQAM
  • Jean Lévesque, professeur au département d’histoire, UQAM
  • David Mandel, professeur au département de science politique, UQAM
  • Yakov Rabkin, professeur au département d’histoire, Université de Montréal

Partenaires

  • Centre d’études et de recherche internationale de l’Université de Montréal
  • Chaire d’études ukrainiennes de l’Université de d’Ottawa
  • Centre d’études sur le droit international et la mondialisation
  • Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques
  • Réseau québécois d’études post-soviétiques

Écrit par Isaac Aubin

Écrit par Yann Breault

Écrit par Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM)

Écrit par Centre d’études sur le droit international et la mondialisation (CEDIM)

Écrit par Centre d’études et de recherche internationale de l’Université de Montréal

Écrit par Chaire d’études ukrainiennes

Écrit par Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques

Écrit par Institut d’études internationales de Montréal (IEIM)

Écrit par Jacques Lévesque

Écrit par Observatoire de l’Eurasie (ODE)

Écrit par Réseau québécois d’études postsoviétiques