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Louis Lachapelle

Revue trimestrielle de l’économie américaine : Le patient américain

No 03-12. Septembre 2003

La rentrée économique aux États-Unis est marquée par un brouillage considérable des différents signaux et indicateurs. D’une part, les marchés financiers et les entreprises présentent une performance des plus encourageante, du moins pour les investisseurs et les actionnaires. De l’autre côté, les différents paliers de gouvernements, que ce soit les villes où le gouvernement fédéral, ne parviennent pas à traverser une crise fiscale sans précédent. Sous la gouverne de la Banque centrale américaine, il semble bien que la thérapie complexe administrée par Alan Greenspan permet au patient américain de se rétablir. Enfin, un an avant les élections présidentielles de 2004, les ménages américains manifestent de plus en plus d’impatience et d’agacement à l’égard de Washington dont les politiques fiscales et économiques ne parviennent pas à relancer l’emploi et dont la politique étrangère et de sécurité, nonobstant les coûts politiques et diplomatiques, se profile comme un véritable gouffre financier.

En septembre, l’indice Dow Jones, voguant vers les 10 000 points, est en hausse pour le sixième mois consécutif. Malgré de nombreux développements et nouvelles, allant des règlements imposés aux firmes de courtage, et leur divisions de recherche, suivant les malversations dont elles se seraient rendues coupables, malgré le tollé provoqué par les révélations sur la rémunération des dirigeants du New York Stock Exchange (NYSE), dont le président toucherait annuellement près de $200 millions ; la bourse se porte bien. Évidemment, largement attribuable aux politiques antidéflationnistes (inflationnistes ?) de la Fed, Wall Street se réjouit de la montée des prix manufacturiers et au détail et du désarroi des investisseurs devant des taux d’intérêt qui nous ramènent à Eisenhower. Les temps changent. La bourse salue en particulier l’apparente reprise dans le secteur des télécommunications (et le raffermissement des ventes de micro-processeurs) alors que les biotechnologies continuent d’être la locomotive boursière de l’Amérique. Après trois ans de disette, les boursicoteurs seront-ils tentés d’effectuer leurs prises de gains rapidement ? Les prochaines semaines le diront.

(Suite dans le document joint)