La participation locale comme conditionnalité de l’aide ? L’expérience des camps de déplacés en Haïti
La participation locale aux réponses humanitaires ainsi que le rôle des populations affectées font désormais l’objet de nombreuses discussions. Les différentes logiques qui sous-tendent la participation dans les situations de post-urgence peuvent être analysées en fonction de l’application qui en est faite par certaines organisations d’aide, mais aussi de la perception qu’en ont les populations. En outre, le recours au comité de camp comme stratégie de participation a soulevé une série d’enjeux de légitimité et de représentation auxquels les différents acteurs ont tenté de répondre. Dans ce contexte, le modèle de participation érigé en norme par la communauté d’experts humanitaires constitue-t-il une nouvelle forme de conditionnalité de l’aide ? À la lumière d’enquêtes menées en 2012 et 2013 dans les camps de déplacés en Haïti, nous proposons dans cet article d’analyser les logiques participatives en tenant compte des conflits, des contraintes et des résistances qui en résultent au sein des communautés. Pour conduire cette analyse de discours, nous étudions d’une part les normes guidant les pratiques des organisations humanitaires et d’autre part les récits d’entretien avec les bénéficiaires et autres acteurs du camp.
Andréanne Martel, « La participation locale comme conditionnalité de l’aide ? L’expérience des camps de déplacés en Haïti », Politique et Sociétés, Volume 34, numéro 3, 2015, p. 9-36
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