1. Les révolutions agricoles entre innovations techniques et mutations sociales : de l’Angleterre du 18e siècle à l’Argentine du 21e siècle.
Henri Regnault, Professeur d’Economie à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Chercheur associé au CEIM de l’UQAM
Résumé : Il ne faut surtout pas réduire les révolutions agricoles à des innovations agronomiques, à des modifications dans les techniques culturales. Certes, cette dimension est importante mais elle n’est pas exclusive et bien souvent la mise en œuvre des innovations agronomiques est indissociable de phénomènes sociaux, juridiques et politiques et de conséquences voire de rétroactions environnementales et paysagères. Cette première intervention illustrera cette interaction entre innovations techniques et mutations sociales sur les cas de l’Angleterre de la première révolution agricole (abandon de la jachère et assolement du Norfolk, mouvement des enclosures, recul de l’open field…) et de l’Argentine en tant que lieu privilégié de mise en œuvre de la troisième révolution agricole (interaction entre le « paquet technologique » - PGM et glyphosate - et les mutations sociales autour de l’organisation de la production agricoles et de la réarticulation des acteurs de cette production).
2. Durabilité et sécurité : les révolutions agricoles à travers le prisme de la protection des plantes.
Catherine Regnault-Roger, Professeur de Biologie à l’UPPA
Résumé : L’évolution de l’agriculture n’est pas linéaire. Des périodes de changement critiques s’opèrent à travers des innovations agronomiques et techniques, des modifications sociales, juridiques et politiques qui impactent notre environnement géographique, écologique et social. Trois périodes clés se dégagent au cours des siècles passés à l’occasion desquelles l’agriculture a profondément changé de visage, ce qui permet de les qualifier de révolutions agricoles. Ces périodes charnières sont de fait affectées de façon inégale par la mise en œuvre de la protection des plantes. Cette démarche, tributaire des progrès de la connaissance scientifique et technologique, est néanmoins au cœur des enjeux des deux dernières révolutions agricoles qui ont eu lieu au cours du XXè siècle et se poursuivent actuellement.
Chaque technologie s’accompagne d’un bilan bénéfice / risque fonction du contexte dans lequel on l’examine. En matière de protection des plantes, les évolutions technologiques se sont appuyées tour à tour sur des techniques manuelles ou l’utilisation de produits naturels, puis chimiques et l’emploi du génie génétique. Ces technologies s’inscrivent-elles dans une approche pour l’agriculture durable ? Nous examinerons cette question à la lumière des verrous technologiques en lien avec la sécurité sanitaire et environnementale.
L’inscription est nécessaire, mais non obligatoire. Le CEIM offre gratuitement ses conférences, séminaires et ateliers à l’ensemble de la communauté.
LIEU : A-1715, pavillon Hubert-Aquin, UQAM, métro Berri-UQAM
QUAND : Vendredi 26 octobre 2012 de 10h à 12h