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Régionalisme en Amérique latine : développements récents

Vendredi 25 mars 2011 à 13h30, local A-1715, pavillon Hubert-Aquin, UQAM, métro Berri-UQAM


L’Amérique latine a connu deux vagues de régionalisme depuis la Seconde Guerre mondiale. La première vague fut portée par trois grands idéaux : (1) donner au développement autocentré une assise économique viable, (2) mettre en place des institutions communautaires, et (3) soutenir les revendications en faveur d’un nouvel ordre international. La seconde vague fut de nature différente. Amorcée au tournant des années 1990 dans un contexte encore marqué par la crise de la dette, elle est moins portée par des idéaux antérieurs que par la nécessité pour l’Amérique latine de s’adapter et de répondre au double défi que lui posaient son insertion dans l’économie mondiale d’une part et l’engagement à leur tour des États-Unis dans la voie régionale d’autre part. De cette seconde vague, on retiendra surtout la création presque parallèle de l’ALENA et du MERCOSUR mais aussi l’échec du projet de Zone de libre-échange des Amériques et celui tout aussi spectaculaire de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques. Aujourd’hui, ni l’ALENA ni le MERCOSUR ne semblent répondre à ce que l’on attendait d’eux. Le malaise est d’autant plus important que l’on ne peut plus faire abstraction de deux tendances lourdes : les accords bilatéraux prolifèrent et la Chine s’interpose comme partenaire incontournable dans la région.
Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle et troisième vague de régionalisme dans les Amériques, ou bien au contraire, ces tendances nouvelles marquent-elles la fin définitive des grands projets d’intégration ?

Conférenciers

 Victor Armony, professeur au département de sociologie de l’UQAM et directeur de l’Observatoire des Amériques

Multilatéralisme et transnationalisme en Amérique latine
Plusieurs projets de concertation multilatérale ont surgi dans les années récentes, visant à articuler les nouvelles conditions géopolitiques de l’Amérique latine, ainsi que les enjeux intra-régionaux et Nord-Sud, avec l’imaginaire de l’« Unité latino-américaine ». Comment cet élan « multilatéraliste » – qui active ou neutralise, sous différentes conditions, le clivage gauche-droite – s’inscrit-il dans l’émergence d’un espace public latino-américain ? Les leaderships politiques dépassent les périmètres nationaux, la scène médiatique et l’opinion publique se transnationalisent, les réseaux transfrontaliers sociaux, culturels et idéologiques se répandent à l’échelle du continent. Comment décoder cette nouvelle réalité ?

 Mathieu Arès, politologue et membre du CEIM

La perspective mexicaine sur le régionalisme latino-américain
Le Mexique a été l’un des principaux pays latino-américains a définir ce que certains ont appelé le « nouveau régionalisme », l’ALENA servant en quelque sorte de modèle institutionnel pour l’ensemble des relations entre les pays de la région et les États-Unis. Toutefois, la régionalisation et la création d’une communauté nord-américaine espérées ont rapidement fait place à un régionalisme compétitif et, sur ce plan, le Mexique se retrouve coincé entre les difficultés économiques des États-Unis, une Chine aux exportations trop compétitives et des pays latino-américains aux trop grandes ambitions. La situation en est d’autant malaisée que la violence et le cycle électoral monopolisent l’actualité nationale.

 Geneviève Lessard, agente de programme pour les Amériques chez Droits et démocratie

Gouvernance démocratique et multiplicité des processus d’intégration régionale dans les Amériques : le rôle de l’Organisation des États Américains (OEA)
Au moment du lancement des premiers pourparlers sur une éventuelle Zone de Libre-échange des Amériques, au début des années 1990, le rôle de l’Organisation des États américains (OEA) dans le panorama institutionnel régional en émergeance a fait l’objet de transformations importantes. La capacité de l’Organisation à promouvoir et à protéger les droits humains et la démocratie, notamment, avait suscité nombre de questionnements. Près de deux décennies plus tard, la progression de l’intégration économique s’avère portée essentiellement par des processus non plus continentaux, mais bilatéraux ou minilatéraux, tandis qu’en toile de fond est ravivé l’éternel débat, entre gouvernants de “gauche” et de “droite”, sur l’orientation philosophique à donner aux politiques économiques. Dans un tel contexte, que sont devenus les mécanismes de l’OEA destinés au renforcement de la gouvernance démocratique dans la région ?

 Franco Salvadores, doctorant en science politique à l’Universidad nacional de Cuyo

L’expérience régionale de l’Uruguay : arbitre, coéquipier ou joueur individuel dans l’intégration sud-américaine ?
L’Uruguay a historiquement été marqué par sa situation géographique au milieu des deux principales économies nationales sud-américaines.
Après avoir joué un rôle d’arbitre dans ses relations traditionnelles avec l’Argentine et le Brésil, ce petit pays a joint, au côté du Paraguay, ses deux grands voisins, donnant ainsi naissance au Mercosur. Or, vingt ans après, la trajectoire du Mercosur semble être essoufflée face à la multiplication d’initiatives à portée régionale et bilatérale. Quelles sont les alternatives dont dispose un petit pays comme l’Uruguay pour tirer le meilleur bénéfice de l’intégration et la mondialisation ?

Entrée libre et gratuite

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

Valérie Fournier-L’Heureux, fournier.valerie@uqam.ca, (514) 987-3000, poste 3910

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