Conférence de Jean-Marc Châtaigner, Hervé Magro et Shahrbanou Tadjbakhsh, auteurs du livre États et sociétés fragiles.
L’actualité nous offre malheureusement régulièrement les images de pays en guerre et en crise, où la communauté internationale se doit d’intervenir en urgence pour pallier les souffrances des populations et tenter de ramener la concorde entre les belligérants. Bien trop souvent, il apparaît également que les signes avant-coureurs du conflit, qu’il soit civil ou impliquant des puissances régionales, auraient dû être identifiés en amont et une action préventive entreprise. Les coûts du rétablissement de la paix, à travers le déploiement de forces d’interposition ou d’opérations de maintien de la paix, et celui de la reconstruction des infrastructures et des capacités humaines détruites, sont toujours infiniment supérieurs à ceux investis dans le développement et la prévention. Chaque conflit augmente également les risques d’un conflit ultérieur qui viendra ruiner à son tour les efforts de rétablissement de la paix et de reconstruction. La guerre engendre la guerre, très rarement la concorde et la réconciliation, et les violences d’aujourd’hui sont les sociétés déstabilisées de demain et les conflits et les massacres d’après-demain. Les statistiques mises en avant par l’universitaire britannique Paul Collier, un des contributeurs de cet ouvrage, dans plusieurs de ses recherches sont à cet égard particulièrement révélatrices : 45 % des Etats qui ont connu un conflit interne armé retombent dans un conflit armé dans les cinq années qui suivent.
Date : 24 mai 2007
Lieu : A-1715
Heure : 12h30 à 14h00
Pour davantage d’informations, contacter Charles Létourneau, adjoint au directeur du CEPES (514 987 3000 #8929 ou letourneau.charles@uqam.ca)