Dans les deux décennies 80 et 90, les relations Nord-Sud ont été profondément modifiées. Les
logiques de déconnexion qui avaient pu être théorisées (à partir des analyses en terme de logiques
centre - périphérie ou de dépendance) et en partie mises en œuvre, à travers les politiques de
substitution à l’importation et diverses tentatives d’intégration Sud-Sud, n’ont pas résisté à la crise de
la dette des années 80 qui a contraint bon nombre de pays en développement à accepter les conditions
imposées par les institutions internationales (Plans d’ajustement, repositionnements sur des stratégies
exportatrices). Par ailleurs, au Nord, l’intensification de la concurrence internationale a poussé les
entreprises à stabiliser les conditions de l’investissement dans les pays émergents de leur
environnement régional afin de développer une division internationale régionale du travail. S’est ainsi
mise en place une dynamique de reconnexion périphérique du Sud au Nord, par l’interaction des
stratégies des firmes et des Etats, ces derniers sous pression des institutions internationales : stratégies
des firmes de division internationale des processus productifs se traduisant par l’expansion des trafics
de perfectionnement, de la sous-traitance internationale et des trafics intragroupes de biens
intermédiaires ; stratégie des Etats de promotion des exportations avec la mise en place plus ou moins
réussie des cadres commerciaux (multilatéraux, régionaux et bilatéraux), macroéconomiques (change,
fiscalité, régulation salariale...) juridiques (droit de la propriété, des investissements...) et des
infrastructures susceptibles de dynamiser les activités exportatrices.
(suite sur le document en pièce-jointe)