Conférencier : Didier Bigo, Chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’IEP de Paris et directeur de la revue Cultures et conflits.
Président de séance : Alex Macleod, directeur du CEPES et professeur au Département de science politique, UQAM
Le professeur Didier Bigo a présenté les résultats d’un projet de recherche nommé Challenge qui regroupe 23 universités européennes et réunit plus de 40 chercheurs-res. L’objectif de ce projet est d’analyser, sous un angle critique, le lien entre les notions de liberté et de sécurité au sein de l’Union européenne. L’étude du groupe Challenge constate un déséquilibre entre liberté et sécurité. Fréquemment, la liberté est délaissée au profit de la sécurité et de la mise en place des mesures sécuritaires. Par contre, Bigo met en doute la prémisse selon laquelle les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont « modifié les conditions structurelles dans lesquelles nous vivons. » Ces attentats marquent plutôt l’exacerbation de l’exceptionnalisme et non pas son fondement.
À ce sujet, une question centrale guide les travaux de l’équipe : « À partir de quel moment, et qui déclare le moment d’exception et la dérogation aux règles de droit ? » (L’État, les dirigeants politiques, les juges...). Les attentats terroristes renforcent l’exceptionnalisme et entraînent de nombreuses décisions et actions limitant la liberté. Dans ce contexte, il ne s’agit plus de réprimer le terrorisme, mais plutôt de prévenir les prochains actes terroristes. « L’hypersécurisation » et les mécanismes qu’elle suppose deviennent monnaie courante dans la société européenne.
Pour en savoir plus consulter le site Internet du projet Challenge : www.libertysecurity.org