L’Observatoire de l’Eurasie (ODE) est une initiative du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM) qui vise à regrouper des chercheurs partageant une ambition commune : celle de décrypter les sources, les manifestations et les conséquences de l’émergence d’un nouveau pôle d’influence dans le système international. Centré à Moscou, ce pôle se voudrait simultanément l’héritier des empires tsariste et soviétique. À l’instar de l’aigle bicéphale que l’on trouve sur le rouble et qui symbolise à la fois l’ancienne et la nouvelle Russie, il explore, tant à l’Ouest qu’à l’Est, les obstacles et les ouvertures qui s’offrent à lui. L’ODE analyse les dimensions de sa trajectoire, cherchant à saisir de quelles façons elles affectent la mondialisation du 21ème siècle.
Dimension économique
Créée en 2015, l’Union économique eurasiatique (UEE) formée par la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan s’est déjà élargie à l’Arménie et au Kirghizstan. Ses frontières ne sont pas définitives et sa cohésion interne est loin d’être assurée, mais c’est le véhicule par lequel Moscou cherche à développer des relations interrégionales symétriques avec l’Europe.
Si son PIB ne pèse pas lourd dans l’économie-monde, l’Eurasie abrite tout de même les seules industries militaires capables de concurrencer celles des États-Unis. Elle détient, par ailleurs, des ressources naturelles colossales, gazières notamment, dont l’Europe dépend. C’est encore à l’Ouest que se trouve le principal marché d’exportation de l’UEE, mais la part que représente...