Local A-1715, pav. Hubert-Aquin, 400 rue Ste-Catherine Est, UQAM, Métro Berri-UQAM
Les semences OGM soutiennent un système agraire fondé sur l’appropriation matérielle des ressources biologiques ainsi qu’une série de lois favorisant les droits de propriété intellectuelle (DPI) sur les variétés végétales ainsi que les brevets sur les gènes. Ceci passe par une redéfinition des semences comme « vecteurs technologiques » pour les variétés tolérantes aux herbicides, plantes insecticides ainsi que celles possédant des traits agronomiques d’intérêt pour les entreprises agrochimiques. La transformation des semences en « objets techniques » (Tordjmann, 2008) dans les régimes de gouvernance des OGM vise à protéger les développeurs de variétés transgéniques au détriment des agriculteurs conventionnels et biologiques, pour qui les OGM représentent une réelle menace. Les droits de propriété des acteurs industriels en litige contre des agriculteurs accusés d’obtenir des variétés OGM illégalement, dans des cas de contamination génétique, sont renforcés à travers la définition technique des semences. Les conséquences matérielles, politiques et écologiques de la pollution génétique seront explorées dans un contexte d’appropriation ainsi que les liens entre accaparement des terres et accaparement génétique.
Elisabeth Abergel est professeure au département de sociologie de l’UQAM. Elle est associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM (ISE), au Centre interdisciplinaire de recherche en développement international et société (CIRDIS) ainsi qu’au Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l’environnement (CINBIOSE). Ses intérêts de recherche concernent la géopolitique et l’environnement, l’interdisciplinarité dans l’étude des problèmes environnementaux, l’évolution des technologies du vivant sur les systèmes de production agricole et alimentaire et les enjeux de santé environnementale et humaine.
Avec la participation de :
Devlin Kuyek, qui a rejoint GRAIN en 2003, après avoir travaillé avec des ONG et des mouvements paysans en Malaisie et aux Philippines. Devlin est le chercheur le plus actif de GRAIN : il suit et analyse l’évolution de l’agrobusiness, en particulier l’accaparement mondial des terres. Devlin est basé à Montréal et consacre une partie de son temps à épauler de son mieux les responsables régionaux de GRAIN et leurs partenaires.