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Ce n’est pas récemment, à faveur de leur ouverture à l’économie de marché, que les fondements de la démocratie industrielle en termes d’équilibre entre l’autonomie individuelle et l’autonomie collective ont été transposés en Afrique subsaharienne. Déjà aux indépendances, rééquilibrant les rapports entre l’individu et sa collectivité, les régimes postcoloniaux de la citoyenneté au travail ont été marqués par une perception du semblable déterminée par les liens du terroir, de statut et de catégorie sociale. Aujourd’hui, la menace de l’ethnicité qui pèse sur ces régimes hétéronomes est à l’image de leur modèle occidental difficilement autonome et dont l’éclat est assombri par les politiques libérales de l’emploi. Discutant de la citoyenneté au travail dans la filiale ghanéenne d’une firme multinationale québécoise, cette présentation en esquisse les conditions de réenchantement au travers d’arrangements institutionnels inclusifs et ouverts. À défaut de quoi, le soleil de la démocratie libérale en Afrique sub-saharienne pourrait à jamais se coucher à l’Ouest, et se lever, pourquoi pas, en Chine !
Armel Brice Adanhounme est professeur adjoint de relations industrielles à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ses recherches actuelles portent sur la manière dont la gouvernance des entreprises est influencée et façonnée par la culture, les lois et les normes dans les relations de travail aussi bien dans les économies libérales du Nord (e.g. Canada) que postcoloniales du Sud (e.g. Ghana).