La Mongolie peut-elle convertir son boom minier en un développement durable ? Le désert de Gobi est présentement le site de ce qui va devenir la plus grande mine de charbon du monde (Tavan Tolgoi) ainsi que de la troisième mine de cuivre et d’or au monde (Oyu Tolgoi - OT). Avec le développement accéléré du Gobi du Sud en toile de fond, notre étude suggère que le nouveau régime minier du pays, qui a été écrit sous l’égide des bailleurs de fonds internationaux, est truffé de contradictions, des gouvernements successifs ayant tenté de fusionner un discours socio-développemental avec un cadre foncièrement néolibéral visant à attirer des investissement étrangers de grande envergure. Cependant, bien que ce cadre ait réussi à attirer des investissements, la mise en œuvre des dispositions socio-développementales inscrites dans le régime révèle une stratégie gouvernementale particulière en vertu de laquelle ces dispositions ne sont mises en œuvre que de façon sporadique. Cette absence sélective de l’Etat s’est avérée insoutenable politiquement - surtout dans un contexte électoral - et souligne les enjeux de démocratie et de droits humains soulevés par la transnationalisation des cadres normatifs.
Pascale Hatcher est professeure associée au College of International Relations, Ritsumeikan University. Elle détient une maîtrise en science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et un doctorat en études du développement de l’International Institute of Social Studies, Erasmus University (ISS) (La Haye, Pays-Bas). Voici quelques unes de ses publications les plus récentes : ‘Taming the Risks : The World Bank and New Mining Regimes in Asia’ (2012), Journal of Contemporary Asia, 42(3) : 427-446, ainsi que ‘Into the Deep : The World Bank Group and Mining Regimes in Laos, the Philippines and Papua New Guinea’ (2012) dans Carroll, T. (ed) New Approaches to Building Markets in Asia, Palgrave, Macmillan (UK).
Pascale Hatcher présentera accompagnée d’Étienne Roy-Grégoire, coordonnateur du CIRDIS.