RÉSUMÉ
Adoptée en 2005 et entrée en vigueur en 2007, la Convention sur la diversité des expressions culturelles (CDEC) se veut un mécanisme international de la régulation du secteur des industries culturelles.
Il s’avère que la construction de la CDEC ne s’arrête pas avec sa ratification, puisque celle-ci doit se confronter à la réalité à travers l’application de ses dispositions, le respect de ses prescriptions, ainsi que l’existence de moyens qui permettront de la concrétiser. Partant de l’hypothèse qu’il y a un décalage entre les normes prescrites par un instrument international et leurs résultats concrets, nous offrons une cartographie des enjeux de la régulation internationale des industries culturelles, se consacrant aux questions juridiques et politiques de la mise en œuvre de la CDEC. En ce sens, favorisant une sociologie politique de la mise en œuvre, nous cherchons à nous interroger sur la problématique du changement provoqué par la CDEC dans les pratiques des acteurs impliqués.
À cette fin, notre seminaire se déclinera en deux thématiques principales : en premier lieu, le poids politique de la CDEC vis-à-vis des questions majeures comme son rapport avec l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), la coopération culturelle internationale et les politiques culturelles appropriées en vue de protéger la diversité culturelle et en deuxième lieu, la confrontation de la CDEC face à la réalité internationale, et plus spécifiquement les pratiques bilatérales des États-Unis, les marges de manœuvre de l’administration de l’UNESCO en vue d’assurer une mise en œuvre opérationnelle, la mutation numérique et ses répercussions économiques dans le paysage des industries culturelles, ainsi que le rôle controversé de la Commission européenne sur la mise en œuvre de la CDEC.