Collaborateurs et collaboratrices de la Chaire C.-A. Poissant

L’aide chinoise à l’Afrique

Par Marie-Hélène Pozzar, 4 novembre 2009

L’aide chinoise à l’Afrique : la difficulté de penser la notion d’aide chinoise
La Chine, troisième économie mondiale en 2008, constitue le plus important
des donneurs émergents1. Étudier sa politique d’aide apparait nécessaire et pertinent pour mieux comprendre cette grande puissance en devenir. De manière générale, les données concernant l’APD chinoise restent difficiles d’accès et parcellaires.

Deux raisons ont motivé le choix de l’aide à l’Afrique comme objet d’étude. D’une part, l’Afrique est le continent qui absorbe la plus grande part de l’APD chinoise2. D’autre part, depuis la tenue du deuxième forum de la coopération sino-africaine en 2006 à Beijing, où le "monde occidental" a pris conscience de l’importance des relations Chine-Afrique, plusieurs ouvrages ont été publiés sur le sujet. Bien que la majorité des auteurs étudie la relation sino-africaine dans sa totalité, la documentation existante est suffisante pour pouvoir se concentrer sur l’aspect « aide » de la relation.

Cette étude a pour but de dresser un portrait critique de l’APD chinoise (à travers l’exemple de l’Afrique) en cherchant à savoir si le cadre utilisé pour analyser l’APD des donneurs traditionnels peut s’appliquer à l’aide chinoise, ou bien si l’aide des donneurs émergents tels que la Chine nécessite un nouveau cadre analytique en raison de sa particularité. Les deux hypothèses de départ qui ont guidé l’analyse sont les suivantes :

 Partant du constat que les analyses qui se basent sur les mêmes éléments que ceux utilisés pour l’étude des donneurs traditionnels ne parviennent pas à rendre de façon satisfaisante les enjeux et la spécificité de l’aide chinoise, il semble nécessaire de réaménager le concept d’aide pour pouvoir effectuer une analyse pertinente de l’APD chinoise à l’Afrique.

L’analyse de l’aide chinoise est souvent biaisée par les préjugés favorables ou
défavorables des chercheurs

Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, la structure argumentative de cette étude a été divisée en trois parties. La première partie recense les perceptions et les réactions à la présence chinoise sur le continent africain.

La seconde partie traite de l’APD chinoise et sa relation avec le continent africain (histoire des relations d’aide, structure de gestion de l’aide, discours chinois et enjeux de l’aide).

La troisième partie se concentre sur le volume, la typologie, la répartition géographique et sectorielle de l’aide chinoise à l’Afrique.

Enfin, une quatrième partie tente de faire le point sur les difficultés à concevoir la notion d’aide chinoise.

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