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Entre intérêt mutuel et méfiance : les relations énergétiques sino-russes

Puce noire 26 mars 2009

La dépendance énergétique constitue un des phénomènes les plus incontournables dans l’étude des relations internationales en ce début du XXIe siècle. La consommation pétrolière mondiale a atteint les 85.2 millions de barils par jour (mbj) en 2007 et la production, 81.5 millions de barils (British Petroleum, 2008 : 8/11). La consommation gazière mondiale a atteint les 2.922 milliards de mètres cubes (mm³) en 2007 et sa production, les 2.940 mm³ en 2007 (British Petroleum, 2008 : 24/27). En fonction de ces statistiques, force nous est de constater que nous consommons à la limite de nos capacités de production . À l’avenir, si rien n’est fait pour pallier ce problème, la production mondiale d’énergie risque d’atteindre son paroxysme (le fameux Peak oil) et ne pourra pas satisfaire les besoins des nouveaux États émergents, assoiffés de pétrole et de gaz, en même temps que ceux des grandes puissances. Ainsi, en l’absence d’alternatives durables et à mesure que les ressources se font rares et que de nouveaux géants aux besoins énergétiques exponentiels font leur entrée sur la scène internationale, l’exploitation de ces ressources ne manquera pas de poser l’épineuse question de leur partage, multipliant ainsi le degré de compétitivité entre les États pour sécuriser la production, le transport et l’allocation de l’énergie (Klare, 2008 : 228). C’est dans ce nouveau contexte que la sécurité énergétique s’est positionnée comme priorité en matière de politique étrangère des grandes puissances (Kalicki & Goldwyn, 2005 : 159).

Parallèlement, deux évènements ont retenu l’attention. Le premier est la montée de la Chine en tant que puissance économique et politique ayant d’énormes besoins énergétiques. Le deuxième est la résurgence de la Russie sur l’échiquier mondial en tant que pétro-puissance. Du coup une question de recherche s’impose : dans des conditions de compétition exacerbée sur le marché mondial de l’énergie, les enjeux vitaux liés à la sécurité énergétique de la Chine et de la Russie permettent-ils d’envisager la construction d’un bloc de coopération sino-russe en Asie ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans les pages qui suivent.

[Suite dans le document joint]

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