Déployée depuis août 1999, la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) est au cœur d’un nombre important d’initiatives, autant régionales qu’internationales, afin que la sécurité et la paix soient restaurées en République démocratique du Congo (RDC). Néanmoins, le 10e anniversaire de cette opération de paix témoigne des grandes difficultés liées au déploiement d’une mission de ce type dans un contexte de ni guerre, ni paix où les fondements du conflit sont multiformes – présence de nombreux groupes armés, trafiquants de toutes sortes, réseaux illégaux d’exploitation des ressources naturelles, effondrement des institutions étatiques et de l’État de droit, économie de prédation et implication directe et indirecte des pays limitrophes.
Les pressions exercées par les organisations internationales féministes, à partir du début des années 1990, ont rendu possible l’adoption de la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution, adoptée en octobre 2000, avait soulevé un grand enthousiasme en raison de sa reconnaissance de l’importance d’intégrer une perspective sexospécifique à toutes les étapes du processus de paix. Elle a ainsi grandement contribué à sensibiliser les praticiens de la paix aux droits des femmes en temps de conflit et à la nécessité de leur contribution au processus de consolidation de la paix. Néanmoins, une décennie plus tard, force est de constater que la mise en œuvre de cette résolution et le passage de la rhétorique à l’action se font difficilement. À cet égard, l’expérience de la MONUC et l’intégration d’une perspective de genre réalisée dans le cadre de cette mission, s’avère particulièrement révélatrice.
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