Les pays en développement se voient imposés des outils de « bonne gouvernance » par les bailleurs de fonds internationaux en contrepartie de leur aide. Ces outils sont structurés autour d’un certain nombre de dispositifs normatifs et manageriaux devant garantir la performance des acteurs publics et privés dans tous les domaines, notamment : l’économie axée sur le marché ; la fourniture des services publics essentiels (santé, éducation, sécurité, etc.), sur les droits fondamentaux ; la protection de l’environnement, sur la responsabilité intergénérationnelle. Ces dispositifs consistent en un vaste programme de déconcentration et de décentralisation fondé sur le principe de subsidiarité. Il en résulte l’instauration d’instruments d’exécution, de coordination et de contrôle des activités politico-économiques et sociétales, qui échappent à la structure de la hiérarchie administrative de l’État. Plus précisément, il s’agit du transfert des pouvoirs et des attributions de cette institution vers des instances réputées être en mesure de prendre plus efficacement en charge les diverses fonctions afférentes. L’accroissement de l’efficacité de la participation de la société civile aux affaires publiques est également visé par ce programme de « bonne gouvernance ». Cette participation est conçue comme l’instance de contrôle ultime.
L’application de ces outils dans des contextes où la construction de l’État et de la société civile reste encore inachevée comporte des risques d’anarchie, et même d’ingouvernabilité.
Le but de cette conférence est de scruter et de réévaluer, d’une part, la pertinence des critères de population, de territoire, d’accès aux services publics ainsi que de viabilité économique, et, d’autre part, les considérations environnementales (développement durable) sur lesquels repose la conception de ce programme de « bonne gouvernance ».
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CONFÉRENCIERS
Pulchérie NOMO ZIBI
Juriste de formation, elle se spécialise dans les questions de résolution des conflits, de gouvernance, de démocratie, des droits de la personne et du genre. Pendant près de huit années, elle a occupé les fonctions de professeure d’université, de chercheure, de consultante et haut fonctionnaire auprès d’organismes internationaux et nationaux. A ce titre, elle a réalisé de nombreuses recherches et études portant sur les enjeux des crises politiques et du développement dans les pays africains ; et qui ont fait l’objet de publications.
Par ailleurs, elle a coordonné plusieurs associations et réseaux communautaires en Afrique. Elle est une membre très active d’organisations de la société civile en Afrique et au Canada.
Jean Clément Saa MILLMONO
Détenteur d’un B.T.S. (1993) de l’École Nationale de formation des Techniciens du développement rural (Sénégal), d’un D.E.S. (1997)de l’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire de Faranah (Guinée), d’un M.sc (2001)de CRESA (Yaoundé) et candidat au Ph.D. (2004-2008) de l’Université du Québec à Montréal. M. Jean Clément Saa MILLIMONO, homme de terrain (1994 à 2004), a une large expertise en approche participative, en aménagement et gestion concertée des ressources naturelles, en diagnostic rural, stratégie de développement durable etc. Ses intérêts de recherche portent surtout sur la gestion environnementale et le développement communautaire rural durable en Afrique Subsaharienne.
Date : mercredi 12 décembre 2007
Heure : 19h à 21h
Lieu : local A-1715 au pavillon Hubert-Aquin de l’UQAM
Pour davantage d’informations, veuillez contacter Louis Naud Pierre :
– 514 987 3000 #5627
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