Le début des années 1990 annonçait le début d’une vague de réformes constitutionnelles dans plusieurs pays d’Amérique latine. Dans la foulée, le mouvement autochtone allait cogner aux portes de l’État dans le but d’obtenir une reconnaissance jamais obtenue auparavant afin d’être inclus dans le contrat social de leurs États respectifs. En effet, depuis l’arrivée des européens sur le continent, les peuples autochtones furent sans cesse marginalisés et n’ont jamais pu bénéficier des mêmes droits que le reste de la population. Ces réformes constitutionnelles amenèrent plusieurs pays à inclure dans leur constitution une reconnaissance des peuples autochtones et de leur unicité. Nous chercherons dans cette analyse, par l’analyse de trois cas précis, à observer en quoi une telle reconnaissance constitutionnelle a pu véritablement servir aux autochtones, plus précisément, nous visons à savoir si ces avancements constitutionnels ont contribué à l’inclusion de ces peuples à l’intérieur du pacte social renégocié dans la foulée de l’adoption de ces nouvelles constitutions. Cette analyse cherche donc à voir si cette inclusion théorique dépasse le texte législatif pour véritablement s’incarner dans la réalité et ainsi améliorer la situation des autochtones en les sortant un tant soit peu de la marginalité.
Collaborateurs et collaboratrices de la Chaire C.-A. Poissant
La reconnaissance constitutionnelle des autochtones et la lutte pour l’émancipation sociale par le droit : Brésil, Colombie et Venezuela
par Hugues Brisson, 15 août 2007