Résumé
L’éventuelle adoption d’une Convention interaméricaine contre le racisme, la xénophobie et toutes les formes de discrimination et d’intolérance rappelle aux États et aux populations des Amériques les nombreux défis liés à la protection des droits humains là où le colonialisme a laissé des empreintes profondes. Il faut admettre que ni l’indépendance des anciennes colonies européennes ni l’abolition de l’esclavage n’ont mis fin à certaines pratiques de domination et d’oppression sociales dans les Amériques. En l’occurrence, le racisme et les discriminations sont à la base des problèmes de pauvreté et d’exclusion sociale qui accablent les groupes minoritaires et/ou racisés de ce continent et, plus particulièrement, les peuples autochtones et les personnes d’ascendance africaine. Même si le champ de protection du projet de convention s’étend aux migrants, aux réfugiés, aux minorités sexuelles, aux femmes, aux handicapés et aux personnes âgées, nous nous pencherons dans ce texte sur l’importance et les enjeux de l’adoption de cet instrument pour la protection des droits des Afrodescendants (Afrodescendientes, en espagnol) et des peuples autochtones dans les Amériques.