Brésil
Si la réélection lors du premier tour du Président Cardoso le 4 octobre dernier a quelque peu rassuré les marchés et ralentit le rythme des sorties de capitaux du Brésil, les yeux sont maintenant tournés vers le plan d’ajustement fiscal qui devrait être annoncé au début de la dernière semaine d’octobre, soit après le deuxième tour des élections pour divers paliers de gouvernements le 25 octobre. En effet, si le Brésil bénéficie actuellement d’un certain répit, la situation pourrait vite se détériorer si les mesures annoncées sont jugées insuffisantes ou peu crédibles par les investisseurs. Rappelons qu’en décembre dernier le gouvernement brésilien avait annoncé, de manière préventive, un plan d’ajustement fiscal visant à éviter une attaque spéculative sur le real dans la foulée de la crise asiatique. Des mesures annoncées, seules celles impliquant un accroissement des revenus ont été mises en application alors que celles impliquant une réduction sévère des dépenses ont généralement été mises de côté. Le problème de ce côté demeure entier, soit la difficulté politique de modifier en profondeur un régime de pension jugé trop généreux et celle de responsabiliser les états brésiliens face à leurs dépenses.
Par contre, plusieurs facteurs laissent croire que la situation pourrait se stabiliser. Au niveau interne, le déficit fiscal de plus de 7 % du PIB, la chute des cours boursiers et la hausse drastique des taux d’intérêt pour défendre le real, et qui provoquera sans doute une récession, amènent un sentiment d’urgence qui laisse une plus grande marge de manœuvre au gouvernement. Sur la scène internationale, l’accord visant à résoudre la crise bancaire au Japon, l’approbation de crédits additionnels pour le FMI par le Congrès américain et la baisse des taux d’intérêt aux États-Unis contribuent à calmer la tourmente financière sur les marchés, réduisant du même coup la pression sur le Brésil.
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