Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Chavez
au Venezuela, en 1998, et celle du Président
Uribe en Colombie, en 2002, les relations
commerciales entre les deux pays ont connu un
changement d’orientation draconien. Ainsi, en
novembre 2005, le Président Chavez a déclaré
que son pays pourrait envisager d’annuler les
préférences commerciales négociées dans le
cadre de la Communauté andine des nations
(CAN), si les négociations amorcées en 2004
entre les États-unis d’Amérique (EUA), la
Colombie et les autres pays andins devaient
déboucher sur la signature d’un éventuel Accord
de Libre-Échange Andin (ALEA). Or, même si
cette affirmation devait être aussitôt démentie
par un communiqué émis par le Secrétaire de la
CAN, le Péruvien Allan Wagner1, il n’en reste
pas moins que ce geste marquait une rupture par
rapport à la traditionnelle bonne coopération
entre les deux pays, qui fut caractérisée par la
naissance d’une réelle stratégie commerciale
commune depuis le début des années 1990. Ce
refroidissement des relations entre Caracas et
Bogota est imputable à plusieurs facteurs. Aux
fins de la présente chronique, nous étudierons un
de ces facteurs, à savoir le positionnement des
deux pays face aux divers projets d’intégration
économique dans les Amériques, tout en tenant
compte de l’enjeu du conflit interne qui déchire
la Colombie.
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