L’AGENDA 2063 DE L’UNION AFRICAINE. BILAN ET PERSPECTIVES APRÈS UNE DÉCENNIE
Sous la direction de François Roch et Blaise-Pascal Ntirumenyerwa Mihigo
CONTEXTE ET PRÉTEXTE
La genèse de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) a été la prise de conscience par les dirigeants africains de la nécessité de recentrer et de redéfinir les priorités du programme de l’Afrique - qui jadis visaient la lutte contre l’apartheid et la réalisation de l’indépendance politique du continent au moment de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA)- en se focalisant sur le développement social et économique inclusif, prenant en compte l’intégration continentale et régionale, la gouvernance démocratique et la paix et la sécurité parmi tant d’autres questions, afin de promouvoir l’Afrique comme acteur dominant sur la scène mondiale.
En affirmant leur détermination à soutenir la nouvelle voie suivie par l’Afrique pour parvenir à une croissance et à un développement économiques inclusifs et durables, les chefs d’État et de gouvernement africains ont signé la Déclaration solennelle du cinquantième anniversaire de l’Union Africaine lors des célébrations du Jubilé d’or de la création de l’OUA/UA en mai 2013, marquant la réaffirmation de l’Afrique dans la réalisation de la vision panafricaine pour une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».
Concrètement, l’Agenda 2063 de l’UA reflète la manière dont l’Afrique entend réaliser un développement socio-économique inclusif et durable sur une période de cinquante ans allant de 2013 à 2063 à travers la mise en œuvre des cinq plans décennaux, des sept aspirations, des dix programmes phares, des vingt objectifs et des trente-neuf domaines prioritaires.
Depuis le lancement de l’Agenda 2063 de l’UA, deux rapports sur sa mise en œuvre ont été produits en novembre 2020 et en février 2022 par la Commission de l’UA et l’Agence de développement de l’UA (AUDA-NEPAD).
Ces deux rapports indiquent des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 par les pays africains pris en compte. A titre illustratif, le dernier rapport de 2022, regroupant les rapports d’étape de 38 États membres de l’UA sur 55, couvrant 69 % du continent, note des résultats très satisfaisants et nettement meilleurs qu’en 2019 dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063. L’Afrique de l’Est demeure la sous-région de l’Afrique ayant une avance par rapport aux autres dans l’implémentation de l’Agenda 2063. Le progrès le plus important a été réalisé avec l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) entrée en vigueur le 1er janvier 2021. Actuellement, 54 États membres de l’UA ont signé l’accord sur la ZLECAF, 42 États membres l’ont ratifié et 39 ont déposé leurs instruments de ratification. L’Erythrée est le seul pays n’ayant pas rejoint la ZLECAF. Cela témoigne d’un haut niveau d’engagement politique en faveur de l’intégration des marchés en Afrique.
Certains projets phares de l’UA ont progressé lentement au cours des deux dernières années en raison notamment de la pandémie de COVID-19. Cela est également dû à la lenteur de la signature et de la ratification des protocoles des différents projets phares, à l’insuffisance des ressources financières et humaines ainsi qu’à la faible intégration de l’Agenda 2063 dans les États membres de l’UA.
Le deuxième rapport continental sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063 émet des recommandations sur le soutien politique, le renforcement de la programmation, la gestion des données et la capitalisation des connaissances, et la mobilisation des ressources de financement en vue d’optimiser l’Agenda 2063.
Au niveau de la littérature scientifique, il va sans dire qu’il existe un nombre limité publications s’intéressant à la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA. Le besoin de mener des études scientifiques, critiques et interdisciplinaires en lien avec l’Agenda 2063 est clairement mis en évidence par le deuxième rapport continental sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063.
Le présent projet d’ouvrage tombe à point nommer au regard de la précarité des publications autour de l’implémentation de l’Agenda 2063 de l’UA. Il offrira un regard critique à l’Agenda 2063 en ciblant une triple dimension, notamment ses fondements idéologiques, sociologiques et historiques ; son implémentation effective et efficace durant sa première décennie, ainsi que ses perspectives pour la prochaine décennie. Le présent projet d’ouvrage collectif balise le chemin pour d’autres recherches devant soutenir scientifiquement la mise en œuvre de cet ambitieux agenda ambitieux qui, à coup sûr, a/aura des impacts au niveau africain et universel qu’est l’Agenda 2063.
AXES DE RÉFLEXION
Le présent projet d’ouvrage collectif sur « l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Bilan et perspectives après une décennie » considère trois axes de réflexion.
Primo, les contributions porteront sur les fondements de l’Agenda 2063 de l’UA. Dans ces contributions, le contexte historique, sociologique et idéologique ayant conduit à la confection de l’Agenda 2063 de l’UA sera analysé.
Secundo, les contributions cibleront l’implémentation de l’Agenda 2063 de l’UA durant sa première décennie entre 2014 et 2023. A la lumière des objectifs et des programmes phares de l’Agenda 2063, ces contributions feront le bilan décennal de la mise en œuvre de l’Agenda 2063. Ces analyses pourront prendre en compte l’échelle nationale, sous-régionale ou continentale et porter sur une ou plusieurs disciplines. Les contributions pourront également mettre l’accent sur la mise en œuvre concomitante de l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’UA partageant des points de convergence.
Tertio, le présent projet d’ouvrage collectif intégrera des contributions sur les perspectives de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA. Comme cet Agenda 2063 est implémenté en fonction des cinq plans décennaux, les contributions couvriront essentiellement des réflexions sur sa mise en œuvre au cours de la prochaine décennie, soit 2024-2033.
MODALITÉS PRATIQUES
1. Les langues de rédaction de l’ouvrage : Les contributions seront rédigées en français ou en anglais. Un résumé de 7 lignes maximum écrit dans les deux langues précitées sera inclus au début de chaque contribution.
2. Le format de la contribution : Le nombre de pages des contributions retenu est de 20 à 25 pages, toutes les parties incluses. Le manuscrit de la contribution sera rédigé en tenant compte de la police Arial Narrow, la taille de police 12, l’interligne 1,5 et transmis sous format Word.
3. L’engagement des contributeurs : Les auteur.e. s des contributions sélectionné. e. s s’engagent à ne pas les publier, avec un même ou un autre titre, avant la parution de l’ouvrage et sans autorisation expresse du comité scientifique. L’objectif est d’avoir une contribution originale non publiée précédemment.
4. L’envoi des contributions : Les contributions seront envoyées aux adresses mails des Professeurs François Roch et Blaise-Pascal Ntirumenyerwa Mihigo, co-directeurs de cet ouvrage, les suivants : roch.francois@uqam.ca ; blaisepascalmihigo@gmail.com.
5. L’échéancier de soumission des contributions :
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- Fin mars 2023 : Soumission du thème provisoire des contributions, accompagné d’un résumé (abstract) de 1000 mots au maximum.
- Fin avril 2023 : Sélection des projets des contributions.
- Fin juin 2023 : Réception des manuscrits complets des contributions.
- Fin septembre 2023 : Transmission des manuscrits des contributions après intégration des commentaires des lecteurs.
- Fin novembre 2023 : Publication de l’ouvrage