Premier volet : Élite et islamophobie
Intervention par Mélanie Beauregard
Le terme « islamophobie » soulève d’âpres débats en Occident. Plusieurs polémistes contestent l’existence de cette forme de discrimination, son développement et sa portée. Ce déni de l’islamophobie passe à la fois par une critique de la construction du terme (vu comme une manière de faire taire la critique sur la religion) et par une négation des discriminations concrètes vécues par les musulmans. C’est pourquoi, au-delà des débats médiatiques, il est urgent de rassembler les données empiriques autour de cette question. L’objectif de la démarche est de rendre visible l’islamophobie, comprendre sa nature exacte ainsi que les multiples formes qu’elle peut prendre. Contrairement à la France, aux États-Unis et à la Grande-Bretagne où on a traité de cette question à travers plusieurs publications scientifiques ; au Québec un travail central sur l’islamophobie n’a pas encore été entrepris. Pourtant, un tel sujet soulève l’intérêt des jeunes chercheurs. Que ce soit sous le prisme du racisme que subissent les musulmans ou à travers l’étude de la fabrication de l’islamophobie, plusieurs terrains de recherche ont été ouverts durant les dernières années. L’objectif de ce séminaire est donc de rassembler les diverses contributions de ces chercheurs afin de documenter la question de l’islamophobie. À cet effet, nous avons regroupé nos participants en trois sous-champs : Élite et islamophobie ; Genèse de l’islamophobie ; l’islamophobie au quotidien. Chacune des interventions mensuelles nous permettra d’appréhender ce phénomène polymorphe sous un angle différent. Ainsi, le présent séminaire sera une prémices pour un travail de synthèse portant sur l’islamophobie au Québec.