Impunité des minières au Mexique : la diplomatie canadienne au banc des accusés
Événement organisé par le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), en collaboration avec le CIRDIS et le Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
À 17h : Exposition-photo "Industrie minière en territoire autochtone dans les Amériques"
Cette exposition itinérante de photos est une adaptation canadienne, réalisée par Marie-Josée Massicotte et Karine Vanthuyne (professeures associées de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa), d’un projet développé pour la première fois par Paul Hersch Martínez au Mexique, en collaboration avec Lilián González Chévez, Mariana Solorio Damián et Catalina Sedano Díaz, et le soutien de Actores Sociales de la Flora Medicinal en México (dans le cadre des activités de l’Instituto Nacional de Antropología e Historia (ASFM-INAH) et du Movimiento Moralense contra las Concesiones Mineras de Metales Preciosos). Les photos et le texte qui les accompagne présentent une analyse vulgarisée des impacts sociaux et environnementaux du développement fulgurant de l’industrie minière canadienne, au Canada comme à l’étranger, ces dernières décennies. Ce faisant, l’exposition donne voix à des communautés autochtones du Canada, du Guatemala et du Mexique aux prises avec le nouvel impératif minier. Elle discute également des changements nécessaires à réaliser sur les plans politiques, juridiques, économiques et sociaux, en vue de rééquilibrer le rapport de force fondamentalement inégal qui aujourd’hui comme hier, favorise les intérêts de l’industrie au détriment de ceux des communautés et de leurs territoires, dès lors qu’il est question d’exploiter les minerais enfouis dans ces terres.
À 18h : Table-ronde sur le rôle de la diplomatie canadienne dans l’implantation de projets miniers au Mexique et dans les Amériques
Invité-e-s à la table-ronde :
- José Luis Abarca, fils de Mariano Abarca qui a été criminalisé puis assassiné à cause de son rôle dans la lutte contre la mine de Blackfire Exploration à Chicomuselo, Chiapas
- Miguel Angel de los Santos, avocat, Centre de droits humains - Université autonome du Chiapas
- Libertad Díaz, Otros Mundos Chiapas
- Miguel Mijangos, Réseau mexicain des personnes affectées par l’exploitation minière (REMA)
Animation :
Leila Celis, professeure au département de sociologie de l’UQAM
Bien que le rôle des ambassades canadiennes ne soit qu’un des nombreux moyens de diffusion de la politique étrangère du Canada pour le secteur extractif à l’étranger, il constitue sans aucun doute un important moyen de concevoir et de mettre en œuvre des approches propres aux projets et aux politiques au niveau du pays. La « diplomatie économique » du Canada dans ce domaine a contribué à faire progresser les conditions propices à l’exploration et à l’extraction de métaux précieux, notamment dans des contextes hautement militarisés et violents.
Qu’il s’agisse de soutien à une entreprise confrontée à une résistance communautaire, à des grèves persistantes, à des augmentations potentielles des taxes et redevances ou à de la violence dans ses opérations, les ambassades jouent souvent un rôle de premier plan, avec d’autres représentants du gouvernement. Les autorités canadiennes font également du lobbying et investissent dans des programmes et des projets visant à influencer les politiques et les institutions nationales qui régissent le secteur minier. Bien que le gouvernement canadien ait justifié ce type d’influence par un échange volontaire d’expertise technique, de telles interventions ont compromis les propositions des communautés touchées et de la société civile dans d’autres pays, créant des conditions favorables à l’investissement privé.
La documentation du rôle spécifique de l’ambassade du Canada au Mexique dans le cadre des opérations de Blackfire Exploration à Chicomuselo, au Chiapas, entre 2007 et 2010 nous fournit un aperçu considérable des façons dont la diplomatie économique canadienne peut accroître le danger qui menace les dirigeants communautaires, comme Mariano Abarca, ainsi que les graves impacts sur leurs communautés, leurs organisations et leurs réseaux. Des observations et des recherches plus récentes provenant d’autres régions du Mexique et d’Amérique centrale permettent de mieux comprendre les implications graves que la diplomatie économique canadienne peut avoir afin d’affaiblir l’autodétermination et le bien-être des personnes affectées.
DATE : Mercredi 7 février 2018 de 17h à 21h30
LIEU : Chaufferie (CO-R700) du pavillon Coeur des sciences de l’UQAM, 175, avenue du Président-Kennedy, Montréal, métro Place-des-Arts
RENSEIGNEMENTS : coordo@cdhal.org ou cirdis@uqam.ca